lundi, 7 juillet 2014
L’évolution du langage animal, jusqu’à l’analogie
À la veille d’un petit voyage à vélo où l’auteur de ce blogue tentera de mettre en pratique ce qu’il a écrit la semaine dernière (d’où l’interruption temporaire de ce blogue pour une semaine ou deux, car loin de tout ordinateur), quelques mots sur le langage, outil de communication fort utile quand on cherche son chemin ou que l’on rencontre de nouvelles personnes…
Outil de communication qui fait la part belle à l’analogie qui, s’il faut en croire l’ouvrage publié en 2013 par Douglas Hofstadter et Emmanuel Sander, aurait un rôle fondamental à jouer dans la façon même dont nous pensons. Les auteurs de « L’analogie, cœur de la pensée » défendent ainsi l’idée que l’analogie est à la fois le carburant et le moteur de la pensée humaine.
Car si Hofstadter admet que lorsqu’il a écrit son fameux « Gödel, Escher, Bach », livre culte des années ’80 qui regorge d’audacieuses analogies, il n’avait pas exploré toutes les implications de ce mécanisme de transfert de connaissance d’un domaine à un autre, il considère aujourd’hui l’analogie comme au cœur de l’expérience humaine. En nous permettant, à partir d’expériences isolées particulières, d’élaborer des catégories puis des concepts qui ont des propriétés analogues, ce mécanisme générerait les blocs abstraits à partir desquels s’opèrent les constructions mentales complexes des humains. Et sans doute aussi notre aisance à utiliser et à comprendre les métaphores que nous utilisons si couramment dans notre langage de tous les jours.
Cela évoque d’ailleurs aussi comment notre langage a pu se mettre en place, de façon graduelle. Car plus les recherches progressent en ce domaine, plus on découvre la richesse de la communication animale comme le raconte si bien Jean-Claude Ameisen dans la plus récente émission de « Sur les épaules de Darwin » (voir le 2e lien ci-bas). Et ce que l’on considérait depuis longtemps comme peut-être LA spécificité humaine par excellence, le langage, semble de plus en plus être partagé par nos cousins primates. Il y aurait donc encore une fois entre le langage humain et celui des autres espèces animales beaucoup plus une différence de degrés que de nature.
Quant au débat qui cherche à distinguer une origine vocale ou gestuelle au langage humain, des données récentes viennent nourrir les positions des deux camps, comme le rapporte Ameisen ou le 3e article ci-bas, démontrant toute la richesse du langage gestuel des chimpanzés dans leur habitat naturel.
Comment l’analogie structure-t-elle notre pensée ?
Aux origines du langage
Chimpanzee gestures deciphered in ‘world first’ after scientists decode foot stomps and hand flings
Sur les liens entre gestes et parole, voir aussi cette entrevue d’Isabelle Burgun avec Victor Frak :
Quand les gestes et la parole ne font qu’un
http://www.sciencepresse.qc.ca/actualite/2014/07/28/quand-gestes-parole-ne-font-quun
L’homme qui pensait que l’intelligence artificielle devait être intelligente
http://rue89.nouvelobs.com/2015/01/02/lhomme-pensait-lintelligence-artificielle-devait-etre-intelligente-256835