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lundi, 6 juin 2011
Le cerveau préfère la nature aux courriels

L’an passé, au début de l’été, cinq chercheurs en neuroscience ont canoté pendant une semaine la rivière San Juan qui coule dans une région sauvage du sud de l’Utah, aux États-Unis. Jusqu’ici, rien de bien spécial, ces expéditions en autonomie complète étant devenues monnaie courante.

Mais pour ces scientifiques, souvent un tantinet « workaholic », deux autres défis s’ajoutaient à leur camping sauvage : survivre une semaine loin de leur téléphone portable et de leur laptop, interdits durant l’aventure; et tenter de comprendre, en observant leurs propres réactions sans leurs gadgets préférés, comment l’usage quotidien de ces technologies change la façon dont nous pensons et nous comportons.

David Strayer, professeur de psychologie à l’université de l’Utah et organisateur de l’expédition, s’intéresse par exemple à l’effet d’une fréquence quotidienne élevée de stimulations digitales sur l’attention, un phénomène au cœur de l’apprentissage et de nombreux déficits qui peuvent lui être associés. On pense aussi à l’usage parfois compulsif que font certains adolescents du texto sur leur cellulaire qui serait générateur d’anxiété. Ou encore à la mémoire de travail qui pourrait être distraite par l’expectative constante de la réception de courriels.

Ces scientifiques un peu masochistes (imaginez : sept jours sans accès à ses courriels!) ont cependant vite remarqué qu’ils dormaient mieux et qu’ils perdaient rapidement le réflexe de regarder constamment leur cellulaire (et même de mettre leur montre !) devant les beautés du canyon qu’ils descendaient.

Était-ce les stimulations sensorielles plus variées de l’environnement naturel, l’effort physique et la concentration nécessaire aux descentes de rapides, l’absence de contraintes temporelles, toujours est-il qu’à partir du troisième jour, plusieurs participants ont expérimenté une plus grande clarté de leur pensée, et même de nouvelles idées pour leurs recherches ! Et dans l’ensemble, le groupe est devenu plus calme, plus contemplatif et attentif à son environnement.

Des effets qui vont dans le sens d’autres études montrant par exemple que des gens qui viennent de prendre une marche en forêt apprennent mieux que d’autres qui viennent de marcher dans les rues achalandées d’un centre-ville. Bref, un peu comme l’aspirine que l’on a longtemps prescrit sans en connaître le mécanisme, nos scientifiques ont terminé leur expédition assez convaincus, sans pouvoir l’expliquer véritablement, qu’une dose régulière de nature a des effets bénéfiques sur le cerveau humain…

i_lien Outdoors and Out of Reach, Studying the Brain
i_lien How the city hurts your brain

L'émergence de la conscience | 5 commentaires »


5 commentaires à “Le cerveau préfère la nature aux courriels”

  1. Bruno Dubuc dit :

    Une étude qui vient d’être publiée dans Nature démontre une plus grande activation de l’amygdale cérébrale chez les citadins soumis à un stress.

    City living affects your brain, researchers find.
    The part of the brain that senses danger becomes overactive in city-dwellers when they are under stress.
    http://www.guardian.co.uk/science/2011/jun/22/city-living-afffects-brain

  2. […] méditation peut diminuer le stress et augmenter l’attention Le cerveau préfère la nature aux courriels L’an passé, au début de l’été, cinq chercheurs en neuroscience ont canoté pendant une […]

  3. […] nos sens par son intensité sonore ou visuelle, de son contenu affectif, etc. Ou, de nos jours, des courriels et des statuts de nos ami.e.s des médias sociaux qui viennent à tout moment nous rappeler leur présence, même sur nos téléphones portables, […]

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