Après nous avoir appuyés pendant plus de dix ans, des resserrements budgétaires ont forcé l'INSMT à interrompre le financement du Cerveau à tous les niveaux le 31 mars 2013.

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Bruno Dubuc, Patrick Robert, Denis Paquet et Al Daigen






lundi, 9 septembre 2024
Quand la science se fait secouer par le militantisme

Connaissant maintenant les deux co-auteurs de « Notre cerveau à tous les niveaux. Du Big Bang à la conscience sociale », vous comprendrez pourquoi ce titre fait écho de belle façon aux rencontres qui sont au cœur de la démarche de cet ouvrage. Ce titre est en fait celui d’une entrevue que j’ai accordée à Chantal Fontaine pour la revue québécoise Les Libraires. Pas facile de résumer une heure de discussion avec elle sur le contenu des 560 pages du livre en trois petites questions réponses. Elle réussit quand même à rendre intelligibles mes propos qui partaient dans tous les sens, bien qu’on sente inévitablement quelques ellipses.

Par ailleurs, je sais que c’est moi qui ai fait l’entrevue, mais l’accent est beaucoup mis sur ma personne avec ma (très) grosse face pour illustrer l’entrevue, au détriment de mon co-auteur vaguement évoqué à la première question. Cela me donne l’occasion de rappeler que dès qu’il y a médiation par un tiers pour parler de la réalité, il y a inévitablement des choix qui sont fait. Comme le rappelle Yvon ans le livre (p.32) :

« J’ai réalisé assez de films pour savoir que même quand tu captes un simple entretien comme je le fais actuellement, c’est pas objectif du tout ! J’ai choisi de mettre ma caméra à un endroit précis pour avoir un cer­tain type de cadrage, et ça, c’est pas innocent, ça va avoir un effet sur le spectateur. Ensuite, j’ai démarré l’enregistrement à un moment donné, et je vais l’arrêter à un autre, et ça non plus, ça n’a rien d’objectif. Et j’te parle même pas du montage de tout ça qui sera fait ensuite. Ni du fait que, comme tu l’as souligné tantôt, c’est pas toujours évident pour le sujet filmé d’oublier la présence de la caméra, qui va donc le faire se comporter d’une façon un peu différente que si elle n’était pas là. »

Voilà une réflexion fort juste de mon co-auteur que je trouvais à propos de ramener ici, d’autant plus que la photo de ma grosse face se trouve à être une partie seulement de la photo originale qui reflétait mieux la réalité en montrant les deux co-auteurs de l’ouvrage. Je l’ai donc mise en haut de ce billet, juste pour montrer comment une autre réalité, plus riche sans doute puisqu’on les voit jouer aux échecs et que ce jeu a une signification particulière dans le bouquin. Je tiens d’ailleurs à remercier ici mon ami photographe François Bastien pour le cliché (et pour les bons moments passés devant l’échiquier avec lui aussi…).

Ce « recadrage médiatique », inutile de dire qu’il se fait souvent selon un point de vue que ceux et celles qui possèdent et financent les médias en question ont avantage à transmettre à la population, question de maintenir le discours dominant qui généralement les sert bien. Rémy Guenin, l’illustrateur de notre bouquin, en donne un exemple éloquent dans un de ses petits dessins « éditoriaux » qui parsèment l’ouvrage.

Comme quoi, et dans un souci de donner encore un peu la parole à Yvon qui, lui, ne s’est pas encore fait demander en entrevue :

« La soi-disant objec­tivité, en particulier journalistique, c’est de la bullshit ! Comme si les grands médias ne choi­sissaient pas à tout moment de nous parler de certaines choses et pas d’autres. Des choses qui, comme par hasard, vont parfaitement avec la vision du monde de leurs annonceurs, celle d’un système où il faut travailler, consommer, faire un X dans l’isoloir tous les quatre ans, pis fermer sa gueule le reste du temps. Mon passage au jour­nal Le Couac m’a fait réaliser à quel point, si tu veux faire du vrai journalisme, t’as pas le choix d’assumer ta subjectivité, de savoir d’où tu parles. Et donc d’être responsable de la perspective que tu présentes, qui doit évidemment aller dans le sens du bien commun. »

* * *

Comme j’en ai pris l’habitude il y a deux semaines, je termine encore une fois, avec un petit « fun fact » tiré du livre, qui résonne un peu avec les propos d’Yvon et le dessin de Rémy.

« Un des nombreux apports de la primatologie à une meilleure compréhension des sociétés humaines, ça a été de mieux comprendre comment l’accessibilité aux ressources va influencer grandement l’organisa­tion sociale d’un groupe de primates, et donc aussi celle humains. Par exemple, si les ressources sont abondantes, il y a généralement très peu de hiérarchies au sein d’un groupe de primates puisque tout le monde peut facilement trouver des fruits qui poussent partout autour. À l’autre extrême, quand les ressources sont très rares et difficiles d’accès, c’est l’entraide qui va devenir la meilleure stratégie pour survivre. On pense aux régions polaires où, pour lutter par exemple contre le froid, les manchots empereurs se serrent les uns contre les autres pour couver leurs oeufs. C’est quand les ressources ne sont pas rares mais limitées et défendables qu’il va y avoir de la compé­tition, comme ça va souvent être le cas dans les milieux tempérés. Et cette compétition va presque immanquablement mener à la formation de hié­rarchies de dominance. Car il faut savoir que les combats constants au sein d’une communauté sont extrêmement coûteux biologi­quement parlant en blessures et en risques de décès. Au contraire, quand après quelques affron­tements chacun apprend le rang qu’il peut occu­per dans la hiérarchie, les choses se calment et deviennent moins coûteuses dans l’ensemble. Sauf, évidemment, pour les individus qui se ramassent les plus dominés au bas de l’échelle où là c’est plutôt néfaste pour leur santé à cause du stress soutenu qu’ils subissent. »

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mardi, 3 septembre 2024
Une « 4e de couverture » qui présente plusieurs facettes d’un livre atypique

J’aime bien l’expression « neuro-atypique » pour décrire une personne schizophrène, autiste, bipolaire ou synesthète. Parce qu’elle met l’emphase sur le fonctionnement différent de leur cerveau, et moins sur leurs problèmes ou leur souffrance. Et nous invite, nous, les banals « neurotypiques », à reconnaître cette différence, à essayer de la comprendre et d’apprendre à vivre avec eux. Un peu comme si on « renversait le fardeau de la preuve ». Ce que nous aident à faire les autistes qui nous décrivent malicieusement, nous les neurotypiques, comme atteints d’un « « trouble neurobiologique caractérisé par un souci de préoccupations sociales, des délires de supériorité et l’obsession de conformité » !

Cela dit, il n’y a pas deux neurotypiques identiques, et les aléas de notre histoire de vie ont tôt fait de nous « atypiciser » considérablement ! Alors imaginez un livre issu de la conversation entre un vulgarisateur scientifique et un cinéaste militant : ce qui en ressort ne pouvait qu’être assez atypique ! Il est donc évidemment impossible de réduire les 560 pages de contenu de Notre cerveau à tous les niveaux. Du Big Bang à la conscience sociale à une seule phrase. Mais si on m’obligeait à le faire un fusil sur la tempe, je crois que je renverrais à la première de la page qui présente mon livre sur le site d’Écosociété, et qui se lit comme suit :

 « Voyage interdisciplinaire captivant qui fait le pont entre questions scientifiques et enjeux sociopolitiques et rappelle à quel point cerveau, corps et environnement forment un système indissociable. »

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lundi, 26 août 2024
Dévoilement du co-auteur de « Notre cerveau à tous les niveaux » !

À un peu plus d’un mois de la parution de mon livre « Notre cerveau à tous les niveaux. Du Big Bang à la conscience sociale » (Écosociété), il est temps de dévoiler l’identité de mon complice qui, par sa répartie et ses questions sans détour, m’a poussé à clarifier le plus possible des notions souvent pas évidentes sur le cerveau humain. Je lui en suis d’autant plus reconnaissant que le défi lancé était assez engageant : une douzaine de rencontres de plusieurs heures chacune, à chaque semaine de l’été 2022,  qui ont a parfois mis notre patience mutuelle à rude épreuve. Mais notre amitié de longue date nous a permis de tenir le coup ! Au final, ça donne des dialogues vivants et incarnés, avec une préoccupation constante pour les conséquences concrètes des avancées des vingt dernières années en sciences cognitives dans la vie des gens.

C’est donc avec grand plaisir que je mets fin aujourd’hui au petit suspense concernant l’identité de mon co-auteur (qui aurait pu se terminer la semaine dernière, n’eut été d’un doigt mal placé sur la couverture du livre…). J’ai cependant pensé que ça le ferait sourire que je le fasse « à sa façon », c’est-à-dire en essayant d’utiliser ce langage qui lui est si cher, celui du cinéma ! Voilà donc une petite vidéo de trois minutes sans prétention pour exprimer toute ma gratitude à ma vieille branche et lui redire à quel point c’est grâce à lui que cette aventure a pu prendre la forme particulière que j’avais imaginée. Non seulement a-t-elle permis de nous revoir, mais aussi de ME revoir « de plus loin que moi », pour reprendre les beaux mots du poète Gaston Miron.

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lundi, 19 août 2024
Gros billet de retour de vacances : ils sont arrivés !

Bon eh bien ça y est, comme le prouve la photo, j’ai une copie du livre entre les mains ! Il s’est écoulé cinq semaines entre l’image de sa couverture encore dans le logiciel de mise en page du dernier billet et cette photo de l’objet réel reçu mercredi dernier, non sans émotion, je dois l’avouer.  Pendant ces semaines estivales, j’en ai pris deux pour décrocher complètement des derniers mois plutôt intenses avant l’envoi à l’imprimerie. Et les autres à retravailler et mettre en ligne les 15 sections enlevées par manque d’espace que vous pourrez donc lire sur le site web du livre dont l’adresse sera bientôt dévoilée. Tout comme d’ailleurs l’identité de mon co-auteur dont mes doigts ont malencontreusement caché le nom quand j’ai pris cette photo… De même que le nom de la formidable maison d’édition qui m’a accompagné dans cette aventure, Écosociété (ce qui prouve bien que cela était un accident!). Et gros coup de chapeau ici en passant à David Murray, mon éditeur et ami, qui m’a soutenu tout au long de cette saga ! (suite…)

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mardi, 9 juillet 2024
Notre cerveau à tous les niveaux : c’est parti à l’imprimerie !

Eh oui, ça y est ! Après un dernier trois semaines particulièrement intenses où j’ai passé mes journées du matin au soir sur le livre, il vient d’être envoyé ce matin à l’imprimerie ! Les jeux sont faits, comme on dit…  Mais mon bonheur est à la hauteur de ma fatigue, c’est tout dire ! C’est donc un OVNI de 560 pages (575 avec index et table des matières) qui a été scruté à la loupe et bonifié jusqu’à… tôt ce matin, dont je vous présente la couverture aujourd’hui pour clore cette saga d’écriture commencée il y a quatre ans, presque à temps plein. Bon, le nom de mon co-auteur a été caviardé (comme dans toute bonne requête en vertu du droit à l’information !), car il faut bien garder un petit suspens au cours de l’été. Surtout que je ne prévois pas écrire de billets de blogue en juillet. Besoin de vacances, gros besoin de vacances… C’est mon « corps-cerveau » tout entier qui me le crie. Et comme je l’écris dans le livre, il faut toujours écouter son « corps-cerveau »…  😉  Vous me pardonnerez donc cette absence jusqu’en août. Mais je vous promets de revenir en force avec plein d’extraits du livre avant sa parution qui sera, je le rappelle, le 1er octobre prochain. Et le lancement deux jours plus tard le 3 octobre, dans un lieu montréalais hautement symbolique dont je vous révèlerai aussi l’existence après les vacances… (suite…)

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