lundi, 23 janvier 2023
Journal de bord de notre cerveau à tous les niveaux : les trop méconnues cellules gliales. Partie 1, les astrocytes.
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Comme je l’expliquais la semaine dernière, je continue le «journal de bord» de l’écriture de mon livre dont je suis dans sa phase de relecture finale jusqu’à la fin du printemps. Et comme il est actuellement trop long, on a décidé de retirer certains encadrés donnant des compléments d’information dans le livre et de les transformer en… billets de blogue ! Le livre entretenant déjà des rapports étroits avec le site web Le cerveau à tous les niveaux et son blogue grâce à différents renvois, cette transformation de certains encadrés en billets de blogue ne fait donc qu’étendre une approche déjà présente depuis le début du projet. J’entame donc aujourd’hui le « nettoyage » du chapitre 3. Les deux morceaux enlevés détaillent un peu différentes fonctions de deux types de cellules gliales très importantes dans le cerveau : les astrocytes, dont on va parler aujourd’hui, et les oligodendrocytes, la semaine prochaine.
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On connaît depuis longtemps le rôle de pourvoyeur du glucose pour les neurones des astrocytes. Grâce à leurs prolongements apposés contre la paroi des capillaires sanguins cérébraux, le glucose peut pénétrer dans les astrocytes où il est partiellement métabolisé et retransmis aux neurones. Les astrocytes sont même sensibles à l’activité neuronale plus ou moins intense autour d’eux et peuvent faire se dilater ou se contracter les capillaires sanguins pour ajuster l’apport énergétique en conséquence. C’est même sur ce phénomène que s’appuient plusieurs techniques d’imagerie cérébrale.
On sait aussi que les astrocytes sont couplés les uns aux autres par des protéines formant des pores, les « gap-jonctions », à travers lesquels peuvent circuler divers métabolites. C’est par ces jonctions que les astrocytes évacuent par exemple vers les capillaires sanguins le potassium extracellulaire excédentaire généré par une intense activité neuronale.
Mais ce qu’on découvre de plus en plus, c’est que ce réseau d’astrocytes communiquant forme un véritable syncytium, c’est-à-dire qu’ils se comportent comme un seul et même élément. À partir des années 1980, de nouvelle techniques utilisant des marqueurs fluorescents du calcium vont permettre de faire une découverte étonnante : des flux d’ions calcium voyagent d’un astrocyte à l’autre! À travers ce réseau se propagent des vagues d’ions calcium dont l’effet régulateur pourrait se faire sentir chez un grand nombre de neurones. Ce réseau d’astrocytes constituerait donc un système de communication à part entière qui se superpose au système neuronal pour jouer un rôle majeur de modulation des activités neuronales, notamment dans la synchronisation de l’activité oscillatoire de diverses populations de neurones. Un dernier point digne de mention : les prolongements des astrocytes près des capillaires cérébraux créent de minces espaces par où de nombreux déchets produits dans le cerveau sont évacués.
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lundi, 16 janvier 2023
Journal de bord de notre cerveau à tous les niveaux : la relation circulaire entre les gènes et le métabolisme
Comme je l’évoquais dans mon billet de la semaine dernière, je compte alimenter encore dans les mois qui viennent mon « journal de bord » de l’écriture de mon livre qui entre dans sa phase de relecture finale. Et l’une des choses qu’on savait déjà depuis longtemps mais que j’ai dû m’avouer officiellement récemment, c’est que c’est beaucoup trop long ! Je ne vous dirai pas le nombre de page qu’il fait actuellement de peur de vous effrayer, et n’évoquerai que vaguement les plusieurs centaines de pages de notes avec lesquelles je commençais à écrire chaque chapitre (et il y en a 12, plus prologue et épilogue…), mais il eut tout un travail de synthèse à faire pour arriver à la version actuelle qui est, donc, encore trop longue. Que faire alors ? Enlever des phrases pas essentielles ici et là ? À ce rythme, je n’y arriverai jamais… Il me fallait enlever carrément quelques « gros morceaux » par chapitre pour espérer voir le nombre de page diminuer substantiellement, la force d’un bras humain pour tenir un livre ayant ses limites… Chaque chapitre comportant plusieurs encadrés venant donner certains compléments d’information, on a donc décidé d’en retirer certains et de les transformer en… billets de blogue ! (suite…)
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lundi, 9 janvier 2023
Journal de bord de notre cerveau à tous les niveaux : épilogue avec Carl Sagan et un aperçu de 2023 !
Pour commencer cette année 2023, je vais « boucler la boucle » de l’aperçu des chapitres de mon livre commencé dans ce « journal de bord » il y a exactement un an, en janvier dernier. Un livre qui pourrait, si tout se passe bien, se retrouver entre vos mains également à pareille date… l’année prochaine ! J’entre donc dans l’année « sprint final » de ce gros projet commencé à la fin du printemps 2020, alors que la pandémie me faisait perdre à peu près tous mes contrats de conférences et « d’École des profs« . Après un an et demi d’écriture, alors que l’ouvrage prenait forme et que je comprenais que j’en aurais encore pour aussi longtemps à réécrire le tout, je lançais donc l’année dernière, dans la foulée du 20e anniversaire du Cerveau à tous les niveaux, ce « journal de bord » où, une fois par mois, je vous ai donné des nouvelles de l’avancement de ma révision des chapitres un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, huit, neuf, dix, onze et douze. Or cette mécanique céleste derrière la succession des années que l’on vient de souligner collectivement, j’y fais allusion dans l’épilogue de mon livre. C’est donc une réflexion inspirée d’un texte célèbre mais aussi de l’ensemble du parcours que l’on aura fait dans le bouquin, du Big Bang à la conscience humaine, que je vous livre aujourd’hui. Je conclurai ensuite brièvement avec un aperçu de ce qui vous attends sur ce blogue dans les mois à venir. (suite…)
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