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mardi, 27 juin 2023
Journal de bord de notre cerveau à tous les niveaux: les limites de la réactivation de mémoire ciblée durant le sommeil

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Je continue cette semaine la publication du « journal de bord » de mon livre en y publiant certains encadrés qui n’ont pu, faute d’espace, trouver leur place dans le bouquin. Étant dans une phase de relecture plus « sévère » de mes premiers chapitres, je publie cette semaine un encadré que j’avais d’abord laissé dans le chapitre 6, mais que je vais finalement retirer pour le placer ici. J’y aborde la question de l’apprentissage passif durant le sommeil, par exemple en écoutant un enregistrement pour préciser que ça ne semble fonctionner que pour des apprentissages associatifs très simples  et dans des conditions très spécifiques.

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D’abord, il faut donc dire tout de suite qu’on ne peut pas apprendre des choses complètement nouvelles en dormant. Donc faire jouer de l’espagnol ou de l’allemand durant la nuit, sans rien faire d’autre, ça ne va rien donner, à part peut-être te faire mal dormir.

Ce qu’on a découvert cependant, c’est que dans des conditions expérimentales très précises, certains apprentissages associatifs implicites relativement simples peuvent être observés, peut-être pas de manière spectaculaire, mais au moins significative d’un point de vue statistique. Une approche maintenant connue sous le nom de targeted memory reactivation (TMR) ou réactivation de mémoire ciblée.

On peut par exemple envoyer durant notre sommeil profond des stimuli bien précis ayant préalablement été associés à des choses apprises durant la journée va aider un peu à consolider ces apprentissages. Ainsi, pendant que des sujets apprennent à localiser des objets dans un espace à deux dimensions, on les expose à une odeur de fleur. Et durant la nuit suivante, cette même odeur est présentée de nouveau à certains d’entre eux pendant leur phase de sommeil profond. Et ceux qui ont respiré l’odeur durant la nuit se souviennent mieux de la localisation des objets que les autres. On parle toutefois d’une amélioration de la mémoire de ces nouveaux apprentissages de 5 à 15 %, ce qui n’est donc pas très considérable.

Ou encore des fumeurs ont été exposés à des odeurs de cigarettes mêlées à des odeurs d’oeufs pourris durant le stade 2 du sommeil profond et ont fumé moins de cigarettes dans les jours suivants ce conditionnement négatif. Des résultats significatifs ont aussi été obtenus avec une odeur faisant office de contexte pour une tâche de mémoire déclarative, toujours en la présentant durant les phases de sommeil profond.

On a aussi obtenu des résultats positifs avec des habiletés motrices ou des réponses émotionnelles, de même qu’en présentant à des sujet durant la nuit des associations entre des odeurs et des sons, associations qui étaient ensuite retenues le jour suivant. Mais ce qu’un cerveau en sommeil profond peut percevoir du monde extérieur et traiter reste limité, et un apprentissage le moindrement complexe en dormant semble bien difficile.

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