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lundi, 16 août 2021
Comment éviter notre tendance naturelle à diviser le monde entre « nous » et « eux »

Au retour d’une semaine de cyclotourisme où j’ai repris contact avec la nature, je reprends tranquillement contact avec… vous ! Je dis tranquillement parce que je vais me contenter de vous faire part aujourd’hui de deux articles lus durant mes vacances et qui résonnent bien avec le déclenchement électoral que viennent de subir les Canadien.nes. Et parce que je suis toujours en train de d’écrire le premier jet de ce projet d’écriture dont j’aimerais bien voir le bout avant la fin de l’été. Et pour ça il faut du temps, d’où la brièveté de ce billet qui complète cet autre publié en juin 2020 (les deux sont de la matière première pour le contenu de mon projet…). Mais ça tombe bien parce que je vais vous laisser entre de très bonnes mains, celles de Robert Sapolsky, un primatologue et neurobiologiste qui nous avait donné il y a quelques années le superbe « Behave: The Biology of Humans at Our Best and Worst », autre lecture de vacances. Avec style et éloquence, Sapolsky détaille, de nos origines simiesques à nos sociétés modernes, les innombrables facteurs qui influencent nos comportements. En particulier nos comportements identitaires, ceux qui nous font diviser le monde en « nous » et en « eux ». Et donc une chose sur laquelle les partis politiques vont beaucoup insister dans les prochaines semaines…

Le premier de ces deux textes en anglais est une entrevue avec Sapolsky publiée en 2018 et qui a pour titre « The Biology of the Modern Political Divide ». Avec comme sous-titre “Robert Sapolsky reveals the biological basis for our most unfortunate traits—and insists change is possible.”

On passe de citations choc déprimantes comme :

« If you get to the point where citing ‘thems’ causes your followers to activate neurons in the insular cortex—the part of the brain that responds to viscerally disgusting things—you’ve finished most of your to-do list for your genocide.”

À des données objectives comme :

“Primates are hard-wired for us/them dichotomies. Our brains detect them in less than 100 milliseconds.”

Et à des prises de position nuancées qui donnent un peu d’espoir comme le fait que Sapolsky « don’t really believe in free will, but [think that] we nevertheless have an obligation to try to understand our behavior and make things better.”

Le second texte écrit par Sapolsky et publié en 2017 explore aussi la question du “nous versus eux” mais est plus systématique et pédagogique. Il s’intitule « Why Your Brain Hates Other People and How to Make It Think Differently » et ne manque pas de constats étonnants, de résumés d’expériences fascinantes et de formules choc dont Sapolsky a le secret. Je vous laisse avec quelques échantillons de celles-ci.

“Considerable evidence suggests that dividing the world into Us and Them is deeply hard-wired in our brains, with an ancient evolutionary legacy. […] The automatic, unconscious nature of Us/Them-ing attests to its depth.”

“Our visceral, emotional views of Thems are shaped by subterranean forces we’d never suspect. And then our cognitions sprint to catch up with our affective selves, generating the minute factoid or plausible fabrication that explains why we hate Them.”

“We all have multiple dichotomies in our heads, and ones that seem inevitable and crucial can, under the right circumstances, evaporate in an instant.”

“Replace essentialism with individuation: In one study, white subjects were asked about their acceptance of racial inequalities. Half were first primed toward essentialist thinking, being told, “Scientists pinpoint the genetic underpinnings of race.” Half heard an anti-essentialist prime—“Scientists reveal that race has no genetic basis.” The latter made subjects less accepting of inequalities.”

“Distrust essentialism. Remember that supposed rationality is often just rationalization, playing catch-up with subterranean forces we never suspect. Focus on shared goals. Practice perspective taking. Individuate, individuate, individuate.”

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