Après nous avoir appuyés pendant plus de dix ans, des resserrements budgétaires ont forcé l'INSMT à interrompre le financement du Cerveau à tous les niveaux le 31 mars 2013.

Malgré nos efforts (et malgré la reconnaissance de notre travail par les organismes approchés), nous ne sommes pas parvenus à trouver de nouvelles sources de financement. Nous nous voyons contraints de nous en remettre aux dons de nos lecteurs et lectrices pour continuer de mettre à jour et d'alimenter en contenu le blogue et le site.

Soyez assurés que nous faisons le maximum pour poursuivre notre mission de vulgarisation des neurosciences dans l'esprit premier d'internet, c'est-à-dire dans un souci de partage de l'information, gratuit et sans publicité.

En vous remerciant chaleureusement de votre soutien, qu'il soit moral ou monétaire,

Bruno Dubuc, Patrick Robert, Denis Paquet et Al Daigen






mardi, 6 août 2013
La discussion (informelle) des modèles en (neuro)science

Quand ils ne sont pas au labo à peaufiner leur dernier protocole expérimental ou devant une salle de classe en train de donner un cours ou une conférence, qu’apprécient particulièrement les chercheur.e.s ? Non, ce n’est pas faire des demandes de subvention… C’est plutôt simplement discuter. Discuter de leur travaux, de leurs articles en préparation, des vertus ou des failles du dernier modèle proposé dans leur domaine (que ce soit le sommeil, l’anxiété, la perception olfactive, la conscience, etc.) ou simplement des limites méthodologiques de ceux-ci pour expliquer ce qu’ils prétendent expliquer.

Il leur faut donc créer ces espaces de discussion qui, malgré leur côté informel, n’en demeure pas moins un moteur essentiel à leur réflexion, un incubateur d’idées parfois aussi fertile que les grands colloques organisés. Ces rencontres peuvent avoir lieu au sein des départements des universités, mais ont parfois un souci d’ouverture vers un plus large public. C’est le cas des deux exemples suivants.

*

D’abord l’initiative de Jean-François Gariépy, un chercheur postdoctoral au Center for Cognitive Neuroscience de Duke University, qui s’intitule « The Brain Show ». Il s’agit de vidéo conférences (en anglais) où il s’entretient simultanément avec quelques autres scientifiques par l’entremise de web cams. Des questions spécifiques sont adressées à chacun.e sur leurs travaux en cours, mais des questions plus générales sur les grandes questions des sciences cognitives sont aussi lancées et chaque invité.e peut intervenir comme bon lui semble. Les gens curieux qui ne travaillent pas nécessairement dans ces domaines peuvent donc avoir un aperçu de ces échanges informels entre spécialistes. Un aperçu, puisque le format adopté ici a tout de même un souci pédagogique dont les invité.e.s sont bien conscients.

Également blogueur sur le site de BrainFacts.org, Gariépy y détaille les grands sujets abordés durant ses émissions avec le minutage correspondant, ce qui permet de cibler les sujets qui nous intéressent particulièrement (voir le premier lien ci-bas). Dans le plus récent épisode de The Brain Show, on pose par exemple à 4 :39 minutes la question suivante : pourquoi tentons-nous de modéliser le fonctionnement du cerveau avec des ordinateurs ?

*

Cette question constitue un pont naturel vers le second exemple. En effet, la discussion de la première rencontre du Cercle de Recherche de l’Institut des Sciences Cognitives de Montréal (CRISCo) le 5 août 2013 portait sur « A Large-Scale Model of the Functioning Brain », de Chris Eliasmith et ses collègues, un article publié dans la revue Science en novembre 2012. Dans ce cas-ci, le format proposé est le suivant : une personne présente les points essentiels d’un article scientifique publié ou en cours de rédaction (en l’occurrence ici le Dr. Pierre Poirier sur l’article de Eliasmith) et s’ensuit une discussion entre les participant.e.s qui comprennent  des profs et des étudiant.e.s gradué.e.s, mais aussi des étudiant.e.s avancé.e.s au baccalauréat, des professeur.e.s de cégep ainsi que d’autres professionnel.le.s travaillant en sciences cognitives (responsables de laboratoire, vulgarisateur-trice-s scientifiques, etc.).

Il faudrait au moins un autre billet de blogue pour tenter de résumer les riches échanges qui ont eu cours durant cette première rencontre du CRISCo, se référant tant aux autres modèles connexionnistes existants qu’aux critiques qui leur ont déjà été formulées. Tout au plus nous contenterons-nous de rappeler ici que tout modèle, aussi complexe (ou seulement compliqué…) soit-il, est toujours un modèle biaisé du monde. Leur intérêt réside dans la reconnaissance explicite de ces biais. Et pour cela, rien de mieux qu’une bonne discussion avec des points de vue divergents !

i_lien The Brain Show Episode 3 – Mind, Brain, Computations and Ion channels.
i_lien Vidéo : The Brain Show Episode 3
i_lien CRISCo – A Large-Scale Model of the Functioning Brain (Eliasmith et al.)
a_lien A Large-Scale Model of the Functioning Brain

Au coeur de la mémoire | Comments Closed


Pour publier un commentaire (et nous éviter du SPAM), contactez-nous. Nous le transcrirons au bas de ce billet.