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lundi, 18 juillet 2011
Huit problèmes avec les neurones miroirs

Les neurones miroirs sont des neurones aux caractéristiques fascinantes découverts chez le singe vers le milieu des années 1990. Localisés principalement dans l’aire F5 du cortex, ces neurones s’activent non seulement quand l’animal fait un certain geste, mais aussi quand il voit simplement un congénère faire le même geste. Caractéristique pour le moins singulière pour des neurones situés dans une région motrice du cortex.

Comme il existe à peu près la même région dans le cerveau humain (l’aire prémotrice), il est donc tout à fait probable que nous ayons également des neurones miroirs, bien que les contraintes expérimentales chez l’humain font que les données recuillies demeurent controversées.

L’une des premières hypothèses sur le rôle possible de ces neurones miroirs est qu’ils permettraient de comprendre les actions des autres. On comprend bien nos propres actions, alors si les mêmes neurones s’activent quand on voit un autre individu effectuer une action semblable, il est logique de penser que l’activation des mêmes neurones nous indique ce qu’il est en train de faire. Et c’est en effet l’une des interprétations les plus répandues sur la fonction des neurones miroirs.

Cependant, dans un article publié en 2009, Gregory Hickok jette un pavé dans la mare et montre que cette théorie de la compréhension des gestes d’autrui est pour le moins mal appuyé par les faits expérimentaux. Il y détaille huit problèmes distincts où des données expérimentales vont même souvent à l’encontre de cette théorie.

Hickok met donc en garde contre l’acceptation générale de cette théorie explicative dont l’examen minutieux révèle d’importantes failles. Elle générerait selon lui cette belle unanimité parce qu’elle est simple à comprendre et semble aller de soi, mais empêcherait du même coup l’exploration d’autres fonctions potentiellement aussi intéressantes pour les neurones miroirs.

Parmi celles déjà avancées, Hickok rappelle celle de Mahon and Caramazza (2008) où les neurones miroirs pourraient « enrichir » de manière sensori-motrice certains concepts abstraits, par exemple celui de saxophone ou d’un style de danse particulier. Jouer soi-même cet instrument ou pratiquer cette danse nous permettrait par exemple de détecter facilement le degré d’expertise d’un tiers en l’observant, un jugement que porterait plus difficilement un non-musicien ou un non-danseur.

i_lien Problems for the mirror neuron theory of action understanding
a_lien Eight Problems for the Mirror Neuron Theory of Action Understanding in Monkeys and Humans
a_lien Where do mirror neurons come from?

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