Après nous avoir appuyés pendant plus de dix ans, des resserrements budgétaires ont forcé l'INSMT à interrompre le financement du Cerveau à tous les niveaux le 31 mars 2013.

Malgré tous nos efforts (et malgré la reconnaissance de notre travail par les organismes approchés), nous ne sommes pas parvenus à trouver de nouvelles sources de financement. Nous nous voyons contraints de nous en remettre aux dons de nos lecteurs et lectrices pour continuer de mettre à jour et d'alimenter en contenu le blogue et le site.

Soyez assurés que nous faisons le maximum pour poursuivre notre mission de vulgarisation des neurosciences dans l'esprit premier d'internet, c'est-à-dire dans un souci de partage de l'information, gratuit et sans publicité.

En vous remerciant chaleureusement de votre soutien, qu'il soit moral ou monétaire,

Bruno Dubuc, Patrick Robert, Denis Paquet et Al Daigen






lundi, 13 décembre 2021
Les « vrai ou faux » sur le cerveau : souvent il y a du vrai dans le faux et du faux dans le vrai !

Les Sceptiques du Québec sont un organisme basé à Montréal dont le principal objectif est de promouvoir la pensée critique et la rigueur scientifique dans le cadre de l’étude d’allégations de nature pseudoscientifique, religieuse, ésotérique ou paranormale. Plus largement, les Sceptiques souhaitent faire progresser un débat factuel et rationnel sur divers enjeux de société, entre autres par des conférences mensuelles (le 13 de chaque mois !) qu’ils offrent depuis près de vingt ans. C’est dans ce cadre qu’on m’a invité à y causer cerveau ce soir à 19h. J’avais accepté dans l’espoir de donner cette conférence en présentiel mais ce ne sera malheureusement pas le cas et cette présentation aura lieu à distance, par Zoom (ce qui en facilitera toutefois l’accès aux gens loin de Montréal). Son titre sera le même que celui de ce billet, et je retranscris d’abord ci-dessous son résumé.

«  « On n’utilise que 10 % de notre cerveau » : FAUX ! « Le modèle du cerveau triunique de MacLean est dépassé » : VRAI ! « Certaines personnes sont “cerveau droit”, d’autres “cerveau gauche” » : FAUX ! « Nous sommes des êtres de raison et d’émotion » : VRAI ! « L’hypnose fonctionne, je l’ai vu à la télé » : FAUX ! « L’effet placebo existe » VRAI ! « Les compagnies pharmaceutiques cherchent un remède à la maladie d’Alzheimer » : VRAI !

Ce genre de formulations nous est devenu familier depuis que les médias mettent de l’avant la vérification des faits (“fact-checking”). Ce qui est de prime abord une bonne chose peut cependant devenir rapidement problématique dès qu’il s’agit d’affirmations dans des domaines scientifiques complexes. À partir de bonnes intentions, on jette alors malheureusement trop souvent le bébé avec l’eau du bain… C’est le cas des sciences de la vie en général, et plus particulièrement peut-être des neurosciences.

Car l’étude de l’objet le plus complexe de l’univers connu (dont accessoirement on possède tous et toutes un exemplaire unique entre les deux oreilles…) génère, on ne sera pas surpris, son lot de “neuromythes”. Ceux-ci, ou de simples affirmations générales comme celles ci-haut, reçoivent rapidement leur verdict, tel un tampon qui clos la discussion à leur sujet : “Vrai” ou “Faux” ! Certaines instances moins sensationnalistes font parfois un peu plus dans la nuance, y allant de “Plutôt vrai” ou de “Parfois faux”. Mais en ce qui concerne l’étude du cerveau humain, j’ai l’impression que dans bien des cas c’est encore grandement insuffisant et réducteur

C’est en tout cas ce que mon travail autour du site web Le cerveau à tous les niveaux (www.lecerveau.mcgill.ca) depuis 20 ans m’amène à penser. Et ce sont ces réflexions, à travers plusieurs exemples concrets tirés des travaux les plus récents en sciences cognitives ainsi qu’avec une perspective historique et évolutive toujours essentielle, que j’aimerais partager avec vous durant cette soirée. Histoire de vous convaincre que très souvent, en réalité il y a du vrai dans le faux et du faux dans le vrai. Bref, que la pensée dichotomique et le gros bon sens sont bien souvent l’ennemi de la science. Et le doute son moteur principal. »

* * *

Durant la présentation, je me limiterai à des exemples liés au cerveau, mais nul doute que l’approche scientifique et nuancée face à la complexité des processus biopsychologiques que je m’efforcerai de défendre soulèvera des questions sur la gestion de la crise sanitaire que nous venons de traverser. On pourra alors en discuter aussi durant la période de questions et d’échanges prévue après la présentation, comme cela a d’ailleurs été déjà fait sur ce blogue ou ailleurs.

Pour écouter la conférence et participer à la discussion, vous pouvez vous connecter à Zoom à partir de 18h45 via ce lien. Pour les personnes moins familières avec cette plateforme, tous les détails sont sur la page de la conférence sur le site des Sceptiques du Québec.

AJOUT DU 20 DÉCEMBRE 2021 : le pdf de la présentation est maintenant disponible ici et la vidéo de la conférence ici.

* * *

On prendra ensuite une pause bien mérité pour décanter un peu cette autre « drôle d’année » 2021 et je vous reviendrai début janvier 2022 avec de bonnes nouvelles, pour faire changement… Donc prenez soins de vous entretemps, profitez-en pour bouger et tisser des liens avec des humains (deux activités très bonnes pour le cerveau, le corps et le système immunitaire !) et on se revoit en 2022, une grosse année à venir pour le Cerveau à tous les niveaux !  😉

Non classé | Comments Closed


Pour publier un commentaire (et nous éviter du SPAM), contactez-nous. Nous le transcrirons au bas de ce billet.