Après nous avoir appuyés pendant plus de dix ans, des resserrements budgétaires ont forcé l'INSMT à interrompre le financement du Cerveau à tous les niveaux le 31 mars 2013.

Malgré tous nos efforts (et malgré la reconnaissance de notre travail par les organismes approchés), nous ne sommes pas parvenus à trouver de nouvelles sources de financement. Nous nous voyons contraints de nous en remettre aux dons de nos lecteurs et lectrices pour continuer de mettre à jour et d'alimenter en contenu le blogue et le site.

Soyez assurés que nous faisons le maximum pour poursuivre notre mission de vulgarisation des neurosciences dans l'esprit premier d'internet, c'est-à-dire dans un souci de partage de l'information, gratuit et sans publicité.

En vous remerciant chaleureusement de votre soutien, qu'il soit moral ou monétaire,

Bruno Dubuc, Patrick Robert, Denis Paquet et Al Daigen






lundi, 27 mars 2023
Journal de bord de notre cerveau à tous les niveaux : « dark neurons » et « sparse coding », deux concepts reliés?

.

Étant toujours dans la phase de relecture finale de mon livre jusqu’à la fin du printemps, je continue son « journal de bord » en y publiant certains encadrés qui n’ont pu, faute d’espace, trouver leur place dans le bouquin. Celui-ci entretenant déjà des rapports étroits avec le site web Le cerveau à tous les niveaux et son blogue grâce à différents renvois, cette conversion ne fait donc qu’étendre une approche déjà présente depuis le début du projet. Je poursuis donc aujourd’hui mon « nettoyage » avec le chapitre 6. L’encadré retiré traite de tous ces neurones, en particulier dans le cortex, qui sont silencieux ou n’émettent spontanément que très peu d’influx nerveux.

* * *

On parle parfois de « dark neurons », par analogie avec la matière et l’énergie sombre du cosmos, pour désigner ces neurones qui ne génèrent que rarement des potentiels d’action. À ne pas confondre avec la même expression qui désigne aussi des neurones qui sont fortement colorés en histologie, on ne sait pas trop pourquoi. Le neurobiologistes Mark Humphries est l’un de ceux qui s’intéresse de près aux neurones silencieux, que ce soit dans son livre The Spike ou dans différentes entrevues ou articles. Humphries est le premier à reconnaître l’importance de l’activité neuronale spontanée dans le cerveau, en particulier dans certaines structures cérébrales comme le thalamus. Mais il a aussi soulevé beaucoup de question sur le rôle et la signification possible de ces « dark neurons » mis en évidence par l’avènement des techniques optiques d’imagerie au calcium. Parce qu’avant, en électrophysiologie classique, on « trouvait » des neurones en descendant lentement une électrode dans le tissu nerveux jusqu’à temps qu’un dispositif visuel ou sonore signale l’émission de potentiels d’actions près de la pointe de l’électrode. On ne trouvait donc de cette façon que des neurones qui étaient forcément actifs. Mais avec les techniques optiques qui permettent de voir tous les neurones, on s’est vite aperçu que la majorité des neurones du cortex n’émettaient pas d’influx nerveux spontanément. Et même quand on présentait différents stimuli à l’animal, très peu réagissaient en réalité. À quoi pouvaient servir alors tous ces neurones qui produisent moins d’un influx nerveux par minute ?

Certains ont fait remarquer que ces neurones qu’on ne voit pas actifs très souvent renvoyaient peut-être à un concept de plus en plus discuté qui est celui de « sparse coding » en anglais. C’est l’idée que nos engrammes mnésiques seraient formés finalement de relativement peu de neurones éparpillés çà et là, par opposition à une conception plus classique où ce sont de grandes populations de neurones qui forment ces assemblées de neurones. Les deux auraient des avantages et des inconvénients pour encoder de l’information et le débat se poursuit dans le champ des neurosciences computationnelles.

Dans une optique de « sparse coding », on pourrait donc penser que ces neurones silencieux ne le sont pas toujours, et qu’avec un spectre de stimuli plus large, dans des conditions naturelles plus riches qu’en laboratoire ou lors du rappel d’un souvenir, ils pourraient eux aussi devenir plus actifs.

Alternativement, dans une optique populationnelle, on pourrait aussi se dire que même si ces neurones ne font feu que très rarement, étant donné qu’ils sont si nombreux, ils pourraient collectivement produire énormément de potentiels d’action et avoir des effets importants.

Bref, on est loin, très loin de comprendre ce que font l’immense majorité des neurones de notre cerveau. Comme on est loin de comprendre ce que fait la matière et l’énergie sombre dans le cosmos. Et ce qui est assez spécial, c’est qu’on a estimé qu’au moins la moitié de toute notre activité cérébrale ne serait produite que par environ 10% des neurones. Un petit clin d’œil au fameux « on utiliserait que 10% de notre cerveau », bien entendu sans fondement énoncé comme ça, mais qui reviendrait ainsi par la porte d’en arrière. Une porte toutefois plus complexe et plus étayée scientifiquement, dans ce cas-ci. Comme quoi même pour ce neuromythe classique il y a parfois du vrai dans le faux !

Non classé | Pas de commentaires


lundi, 20 mars 2023
Le vivant : complexité, biodiversité, relations et expérience.

.

Je fais une pause du journal de bord de mon livre cette semaine pour vous parler d’un cours de l’UPop Montréal qui commence cette semaine. Son titre étant celui de ce billet, il propose donc d’explorer en quatre séances différents aspects des êtres vivants. J’aurai le plaisir de donner la première séance ce mercredi le 22 mars à 19h au café La Brassée, 2522 rue Beaubien Est, à Montréal. J’y aborderai donc la complexité inhérente aux réseaux métaboliques dynamiques qui constituent la moindre cellule vivante. (suite…)

Non classé | Pas de commentaires


lundi, 13 mars 2023
Journal de bord de notre cerveau à tous les niveaux : fonctionnement et principes physiques derrière quelques techniques d’imagerie cérébrale

.

Étant toujours dans la phase de relecture finale de mon livre jusqu’à la fin du printemps, je continue son « journal de bord » en y publiant certains encadrés qui n’ont pu, faute d’espace, trouver leur place dans le bouquin. Celui-ci entretenant déjà des rapports étroits avec le site web Le cerveau à tous les niveaux et son blogue grâce à différents renvois, cette conversion ne fait donc qu’étendre une approche déjà présente depuis le début du projet. Je poursuis donc aujourd’hui le « nettoyage » du chapitre 5 avec un encadré sur le mode de fonctionnement et les principes physiques derrière quelques techniques d’imagerie cérébrale présentées dans le livre, soit l’imagerie par résonance magnétique (IRM), la tractographie ou IRM de diffusion, la tomographie par émission de positrons (TEP ou PET scan, en anglais) et l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf). (suite…)

Non classé | Pas de commentaires


lundi, 6 mars 2023
Journal de bord de notre cerveau à tous les niveaux : des cartes cérébrales à différentes échelles

.

Étant toujours dans la phase de relecture finale de mon livre jusqu’à la fin du printemps, je continue son « journal de bord » en y publiant certains encadrés qui n’ont pu, faute d’espace, trouver leur place dans le bouquin. Celui-ci entretenant déjà des rapports étroits avec le site web Le cerveau à tous les niveaux et son blogue grâce à différents renvois, cette conversion ne fait donc qu’étendre une approche déjà présente depuis le début du projet. Je poursuis donc aujourd’hui le « nettoyage » du chapitre 5 avec un encadré qui rappelle que lorsqu’on fait la cartographie d’un territoire le moindrement complexe, on fait face à un problème d’échelle. Dans le cas de la cartographie cérébrale, on a des cartes à l’échelle « micro » où l’on a fait des reconstitutions 3D de la manière précise dont s’agencent nos connexions synaptiques, mais qui ne nous permettent évidemment pas d’avoir une idée d’ensemble des grands faisceaux nerveux à l’échelle du cerveau entier. Même chose si on s’élève à un niveau « méso » où l’on a pu tracer le trajet complet d’axones de leur origine jusqu’à leur destination dans le cerveau de souris. On perd alors les détails des connexions fines de chaque neurone. Et à l’échelle « macro », où l’on a pu faire de fines tranches de cerveaux humains entiers et les numériser ensuite pour avoir une carte quand même très précise des moindres noyaux cérébraux, on ne peut pas voir le trajet des axones et encore moins l’emplacement des synapses. Bref, on ne peut jamais tout voir en même temps, mais chacune de ces échelles nous apportent séparément de précieuses informations sur la structure de notre cerveau. (suite…)

Non classé | Pas de commentaires


lundi, 20 février 2023
Journal de bord de notre cerveau à tous les niveaux : les asymétries fonctionnelles de nos hémisphères cérébraux

.

Étant toujours dans la phase de relecture finale de mon livre jusqu’à la fin du printemps, je continue son « journal de bord » en y publiant certains encadrés qui n’ont pu, faute d’espace, trouver leur place dans le bouquin. Celui-ci entretenant déjà des rapports étroits avec le site web Le cerveau à tous les niveaux et son blogue grâce à différents renvois, cette conversion ne fait donc qu’étendre une approche déjà présente depuis le début du projet. Je poursuis donc aujourd’hui le « nettoyage » du chapitre 5 avec un encadré qui attire l’attention sur le fait que, bien que toutes les structures cérébrales soient doubles dans le cerveau – une dans l’hémisphère droit, et l’autre dans le gauche – plusieurs, à commencer par le cortex de ces deux hémisphères, n’ont pas exactement les mêmes fonctions. (suite…)

Non classé | Pas de commentaires


  • Page 1 of 2
  • 1
  • 2
  • >