lundi, 10 mai 2021
Un arbre généalogique de nos comportements et des structures cérébrales associées
Il y a, dans le cerveau humain d’aujourd’hui, certaines structures nerveuses qui sont apparues il y a très longtemps, d’autres plus tard, et d’autres encore plus récemment. Dès les années 1960, le neuroanatomiste Paul MacLean avait popularisé cette approche évolutive avec son cerveau à trois étages, le reptilien, le limbique et le néocortex. J’ai écrit ailleurs pourquoi on sait aujourd’hui qu’il s’agit d’une simplification dépassée. Mais comme souvent, ce premier débroussaillage allait être ensuite raffiné par des gens comme Jaak Panksepp dont j’ai aussi déjà parlé des considérations évolutives dans la genèse des émotions qui font la part belle aux structures sous-corticales communes à tous les mammifères. Aujourd’hui on va s’intéresser à un chercheur contemporain qui approfondit encore davantage cette tradition. Il s’agit de Paul Cisek que j’ai eu la chance de voir quelques fois en conférence puisqu’il travaille à l’université de Montréal. J’ai donc déjà parlé de ses travaux dans ce blogue ici, là et encore là. Plus récemment, en 2019, Cisek a publié un articles intitulé Resynthesizing behavior through phylogenetic refinement qui poursuit la réflexion de ses travaux antérieurs sur l’origine phylogénétique de nos comportements. Je vous propose cette semaine un survol de cet article qui m’a grandement intéressé parce qu’il m’a rappelé un certain cours durant mon baccalauréat en biologie sur la morphologie évolutive des vertébrés. Cours que j’avais adoré mais trouvé très difficile. Vous me pardonnerez donc, je l’espère, ce retour aux sources un peu nostalgique. Je vais essayer de vous rendre cela le plus digeste possible. Et comme c’est dense et assez long, on terminera la semaine prochaine. (suite…)
Le bricolage de l'évolution | Comments Closed
lundi, 27 avril 2020
Quelques grands principes pour mieux comprendre le cerveau humain (1er de 2)
Après la huitième séance du cours Notre cerveau à tous les niveaux qui portait sur les émotions mercredi dernier, la neuvième séance qui explorera la question du langage chez l’espèce humaine aura lieu pour sa part mercredi le 20 mai prochain à 19 heures. Mais en attendant que ma préparation soit suffisamment avancée pour que je puisse vous en parler ici, je vais continuer comme la semaine dernière à rendre accessible des ressources en ligne sur le cerveau en ces temps de confinement. Avant de vous présenter l’article en question, j’aimerais toutefois comme c’est le cas à chaque année à la fin du mois d’avril, vous parler d’un sujet moins excitant (mais néanmoins utile…), celui des finances de ce blogue !
Car depuis l’arrêt de mon financement en mars 2013 par le gouvernement du parti Conservateur du Canada, je me retrouve encore une fois dans l’inconfortable posture de solliciteur de contributions volontaires. Heureusement, comme les dernières années, « vos généreux dons faits en allant sur cette page du site m’ont apporté près de 2500$. Et pour vous faciliter la chose cette année, un troisième mode de paiement est maintenant disponible (en plus de Paypal et des chèques) : par Virement Interac (tous les détails sur notre page de financement). Je vous remercie donc encore une fois infiniment pour ce soutien financier en plus des bons mots qui me parviennent régulièrement. C’est en grande partie ce qui me permet de continuer à écrire ce billet de blogue hebdomadaire. (suite…)
Du simple au complexe | Comments Closed
mardi, 19 septembre 2017
Ces nombreux événements sans lesquels nous ne serions pas là pour en parler
Comme je l’expliquais la semaine dernière, je vous propose cette semaine un premier billet sur mon cours de la semaine à l’université du troisième âge (UTA), le premier d’une série de huit. Cette séance débute par un bref aperçu des différentes disciplines des sciences dites « cognitives », c’est-à-dire qui s’intéressent à la pensée et à la connaissance humaine au sens large (philosophie, psychologie, neuroscience, linguistique, informatique, anthropologie, etc.). Cela fait à peine quelques décennies que les scientifiques oeuvrant dans ces disciplines font l’effort (car ce n’est jamais facile) d’essayer de comprendre leurs méthodes et concepts mutuels. Mais c’est un passage obligé pour espérer comprendre un jour « cet objet le plus complexe de l’univers connu dont on a tous un exemplaire unique entre les deux oreilles », bandes de chanceux et de chanceuses que nous sommes… (suite…)
Le bricolage de l'évolution | Comments Closed
lundi, 19 juin 2017
Révolutions quant à l’origine d’Homo sapiens et de son arrivée en Amérique du Nord
Vous avez peut-être entendu parler de cette publication dans la revue Nature qui a fait beaucoup parler d’elle début juin. Et pour cause : elle a fait vieillir notre espèce, Homo sapiens, de 100 000 ans, rien que ça ! Autrement dit, on est « juste » 50% plus vieux que l’âge qu’on croyait avoir (environ 300 000 ans au lieu de 200 000).
C’est une nouvelle technique de datation qui a permis de réévaluer l’âge de restes humains en provenance d’un site archéologique marocain découvert en 1961 mais où l’on a fait de nouvelles fouilles à partir de 2004. (suite…)
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lundi, 13 mars 2017
Nous sommes le fruit de processus dynamiques à différentes échelles de temps
Je donnais la semaine dernière un cours à l’Université du troisième âge de Vaudreuil-Dorion sur la plasticité du système nerveux. Pour l’introduire, j’ai voulu situer la capacité de nos réseaux neuronaux à se réorganiser constamment durant toute notre vie dans une perspective plus large. J’ai voulu, en fait, rappeler que de tels processus dynamiques sont aussi présents à des échelles de temps bien différentes dans le monde animal. Cela a donné le petit tableau ci-dessous qu’il m’a semblé pertinent de présenter ici. J’en décrirai donc très brièvement les quatre cas de figure en insérant quelques hyperliens pour en savoir plus sur chaque niveau.
Le premier, en commençant par le bas dans les deux images de ce billet, est celui de la longue histoire évolutive qui a mené jusqu’à nous. C’est l’échelle de temps la plus longue qui se mesure en millions d’années. Durant ces temps très longs, la reproduction sexuée, accélératrice de diversité, a produit régulièrement des systèmes nerveux mutants ou différents. Certaines de ces variantes vont être viables dans certains environnements et vont ainsi permettre à leurs heureux détenteurs de laisser des descendants ayant ces mêmes systèmes nerveux capables de couplages viables avec cet environnement. (suite…)
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