lundi, 18 avril 2022
Les bases neuronales de la mémoire émotionnelle visualisées chez le poisson-zèbre ?
On sait que les souvenirs à forte connotation émotionnelle, surtout négative, sont très robustes. Ils peuvent même, dans les cas extrêmes de stress post-traumatique, être récurrents et intrusifs au point de rendre la vie infernale. Contrairement à d’autres formes de mémoire, comme la mémoire spatiale ou la mémoire lexicale beaucoup associée à l’hippocampe, la structure cérébrale grandement impliquée ici, l’amygdale, a été moins étudiée chez les mammifères en partie à cause de sa difficulté d’accès. Pour contourner ce problème, une équipe de l’université de Southern California, à Los Angeles, a utilisé des larves de poissons-zèbres et une technique d’imagerie à la fluorescence pour visualiser les changements synaptiques avant et après un conditionnement aversif. Les résultats, qu’on peut qualifier de surprenants, sont parus dans la revue PNAS en janvier dernier sous le titre Regional synapse gain and loss accompany memory formation in larval zebrafish. (suite…)
Au coeur de la mémoire | Pas de commentaires
lundi, 5 août 2019
De nouveaux neurones dans l’amygdale jusqu’à l’âge adulte, mais pas chez les autistes
L’article que je vous présente cette semaine, publié en mars 2018 et intitulé « Neuron numbers increase in the human amygdala from birth to adulthood, but not in autism », n’est pas sans rappeler la récente controverse sur la naissance (ou pas) de nouveaux neurones dans le cerveau humain adulte. Sauf que le phénomène que l’on va décrire ici dans une structure cérébrale qu’on appelle l’amygdale ne se déroule que de l’enfance au début de l’âge adulte, ce qui ne le rend pas moins intéressant pour autant. (suite…)
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mardi, 13 mars 2018
La biologie cérébrale a son mot à dire dans nos allégeances politiques
Un peu plus d’un an après l’élection de Donald Trump aux États-Unis et ses prises de positions souvent plus conservatrices que celle de son propre parti notamment sur l’immigration, et quelques jours après l’élection de Doug Ford à la tête du parti « progressiste » conservateur de l’Ontario, au Canada (une course à la chefferie où même le droit à l’avortement a été remis en question), je découvre le livre de John Bargh « Before You Know It: The Unconscious Reasons We Do What We Do », publié l’automne dernier.
Bargh est l’un des psychologues qui a grandement contribué à mettre en évidence l’importance insoupçonnée des mécanismes inconscients qui gouvernent nos comportements conscients. Ceux-ci, souvent bien enrobés de justifications apparemment rationnelles et logiques, dépendraient plus qu’on ne le pense d’instincts ayant rapport à la survie de l’organisme, comme la peur qui permet d’éviter les dangers. Des motivations évolutivement très anciennes et donc profondément enfouies en nous, mais qui pourraient influencer des comportements plus « modernes » comme nos allégeances politiques.
Or s’il est une corrélation bien établie dans ce domaine, c’est bien justement entre la peur et le fait de voter conservateur ! (suite…)
De la pensée au langage | Comments Closed
lundi, 22 mai 2017
Évolution conceptuelle et raffinement dans les explications en neuroscience
Ce site et ce blogue commencent à exister depuis suffisamment d’années (plus de 15 pour le premier, près de 7 pour le second) pour avoir assisté à l’évolution et au raffinement de certaines connaissances neuroscientifiques. Car oui, la science évolue, tout le monde le sait, mais il peut être intéressant de montrer comment. C’est ce que je voudrais faire aujourd’hui à travers deux exemples montrant justement pour le premier une évolution conceptuelle et pour le second un raffinement dans les mécanismes. (suite…)
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lundi, 10 août 2015
Un parasite qui réduit la peur d’un prédateur par des «manipulations épigénétiques»
Les escapades estivales dans la nature nous rappellent souvent, surtout à la tombée de la nuit, qu’il existe toutes sortes de bestioles pour qui notre corps est synonyme de buffet « all you can eat » ! Outre les insectes qui ne nous font que de petites « prises de sang », il y a aussi de nombreux parasites qui, eux, élisent carrément domicile dans notre corps et même pour certains carrément à l’intérieur de nos cellules.
C’est par exemple le cas de Toxoplasma gondii, un protozoaire parasite très répandu capable d’infecter à peu près tous les animaux à sang chaud, l’être humain y compris. (suite…)
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