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lundi, 31 octobre 2022
De la magnétoencéphalographie avec de la lumière laser !

Comme c’est l’Halloween aujourd’hui, j’ai pensé vous faire un billet sur l’amélioration de mon déguisement ! Comme le montre la photo, je suis donc passé du « séchoir à cheveux » de l’an passé au « masque de Friday the 13th » cette année… 😉 L’occasion était trop belle pour mettre à la sauce du jour cette image provenant d’un article paru dans Nature en mars 2018 intitulé : Moving magnetoencephalography towards real-world applications with a wearable system. C’est un ami français croisé par hasard cet été au Québec (merci Christian Bénar !) qui m’a signalé ce qui s’avère être une toute nouvelle approche pour la technique d’imagerie cérébrale que l’on appelle la magnétoencéphalographie (ou MEG). Je n’ai malheureusement pas le temps de faire les recherches adéquates pour écrire en profondeur sur ce sujet (à cause de vous savez quoi…), mais je voulais au moins vous signaler les avantages énormes qu’est susceptible d’apporter l’exploit technologique derrière cette approche. J’ai nommé les « Optically pumped magnetometers”.

En quelques mots, rappelons d’abord que la MEG est déjà un exploit technique en soit, enregistrant grâce à des capteurs ultrasensibles devant être refroidi par un gros réservoir d’hélium liquide (le « séchoir à cheveux » !) les champs magnétiques très faibles qui émanent de l’activité électrique du cerveau. Le gros avantage de la MEG, c’est donc de nous informer de l’activité électrique du cerveau à la milliseconde près, donc avec une résolution temporelle beaucoup plus grande que l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle, par exemple (qui est une mesure indirecte de l’activité cérébrale basée sur la vasodilatation des capillaires sanguins cérébraux). Un autre avantage notable de la MEG, c’est que contrairement à l’électroencéphalographie, ou EEG (les nombreuses petites électrodes accolées sur le crânes) qui captent directement l’activité électrique de nos neurones, on peut enregistrer avec la MEG en profondeur dans le cerveau, et pas seulement ce qui se passe sur la surface corticale comme avec l’EEG. L’équipe de Christian Bénar a par exemple montré que l’on pouvait capter l’activité de l’amygdale et de l’hippocampe.

Et donc maintenant, avec cette nouvelle technique archi pointue impliquant des faisceaux de lumière laser (l’aspect « optically » de la technique), on réussit à capter ces champs magnétiques sans le gros « séchoir à cheveux » et seulement avec le petit « masque de Friday the 13th » ! On parvient donc à faire de la MEG avec ce simple masque permettant même au sujet de bouger en faisant des tâches dont l’activité nerveuse correspondante est enregistrée avec une grande précision. Il y a là, selon certain, un potentiel pour “démocratiser” la MEG, même si, on s’entend, ces petits jouets ne sont quand même pas donnés…

Du simple au complexe | Pas de commentaires


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