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lundi, 3 novembre 2025
Des références de 2025 dans un livre publié en… 2024 !

L’avantage à avoir mis les quelques 2800 références de mon livre « Notre cerveau à tous les niveaux. Du Big Bang à la conscience sociale » sur le site web qui l’accompagne, c’est que je peux en ajouter de nouvelles après la publication du bouquin. C’est ainsi qu’on y retrouve déjà une trentaine de références 2025 dans un livre publié en… 2024 ! Comme chaque lien est cliquable et ouvre directement l’article scientifique cité en référence, ça permet d’offrir aux gens qui veulent creuser davantage un sujet de le faire facilement tout en consultant pour certains sujets des sources très récentes, postérieures donc à la publication de l’ouvrage. Mon seul défi est de trouver dans le livre un « point d’ancrage », autrement dit un numéro de référence, qui permet d’arrimer la nouvelle référence de manière pertinente. Parfois c’est évident, parfois moins. Je vous donne trois exemples.

Le premier article s’intitule Predictive coding for social perception: Complex interactions across space and time (2025). Il présente un numéro de la revue Neuroscience & Biobehavioral Reviews qui aborde la question des mécanismes cérébraux sous-jacents à nos interactions sociales et à notre compréhension des autres. Et comment le grand cadre théorique du « cerveau prédictif » peut être appliqué pour comprendre les actions et les émotions des autres. Or à la 9e rencontre, à la page 369 dans le livre, on trouve ce passage :

« Ces résultats ont été obte­nus avec des méthodes d’« hyperscanning », c’est-à-dire quand on enregistre en même temps l’activité cérébrale de deux personnes en inte­raction sociale. Ça se fait depuis le début des années 2000 et j’en ai parlé dans mon blogue. Ça a permis de montrer aussi que plus l’interac­tion est coopérative entre deux individus, plus la synchronisation de leurs cerveaux sera grande30. »

La référence numéro 30 de ce passage était donc l’endroit tout désigné pour ajouter cette référence où d’autres liens impliquant des études d’hyperscanning se trouvaient déjà.

Parfois, c’est cependant moins facile de trouver un bon « crochet » pour ajouter une nouvelle référence. C’est le cas pour l’article Cerveau : comment ressentons-nous le temps ? (2025), qui retrace l’histoire de la quête des mécanismes cérébraux derrière notre perception du temps, parce que je n’aborde pas directement cette question dans mon livre. L’un des mécanismes suggérés dans l’article implique les « cellules de grilles » que j’aborde dans le livre à la 6e rencontre, mais que je n’avais pas de numéros de références à la fin d’une phrase digne d’intérêt sur ce sujet. C’est pourquoi j’ai opté pour la référence 49 de la page 240 où je parle, dans un bref passage, des ondes cérébrales de type alpha qui ont eu un rôle historique important à jouer dans cette histoire :

Par exemple, Hans Berger, l’inventeur de l’EEG, avait d’abord observé des rythmes de 8 à 12 Hz dans la région occipitale de la tête de ses sujets quand ils étaient tranquilles avec les yeux clos49.

Un dernier exemple enfin, surtout pour vous signaler la réflexion essentielle qu’a publié Jean-Sébastien Fallu, chercheur en toxicomanie à l’université de Montréal, il y a quelques mois. L’article trouve naturellement sa place à la référence 42 de la 1ère rencontre, page 46, quand j’écris au sujet de la pandémie de Covid-19 :

Je pense par exemple ici aux mesures sanitaires discriminatoires, comme le couvre-feu41 ou le passeport vaccinal (B9), qui ont stigmatisé des populations déjà souvent marginalisées42 et dont l’efficacité était très peu appuyée par la science43.

L’article s’intitule Addiction Science Needs Rehab (2025) et je vous laisse avec son résumé pour vous donner un avant-goût de l’importance capitale de cette réflexion :

“The science of drug use and addiction faces a profound crisis of credibility. Long shaped by moralism, puritanism, and structural biases, the field remains entangled in ideological, epistemic, and epistemological blind spots. It continues to exaggerate substance‑related harms, ignore potential benefits, and rely on stigmatizing, imprecise concepts such as “street drugs,” “hard drugs, and “deaths of despair.” This moralizing and pathologizing lens obscures the social, cultural, and hedonic dimensions of use, undermines scientific understanding, and fuels policies that stigmatize rather than protect. The persistence of the brain disease model (BDM) illustrates this reductionism: while it frames addiction as a chronic brain disorder, it neglects the social determinants of use, reinforces stigma, and justifies coercive interventions disproportionately affecting marginalized populations. Evidence shows that most drug use is episodic, transient, and non‑problematic, yet public health discourse continues to favor alarmist messaging and punitive logic over nuanced, evidence‑based approaches. This article calls for an emancipatory science of drug use and addiction—one that embraces scientific neutrality, clarifies language and concepts, acknowledges the diversity of uses, and meaningfully involves people with lived and living experience. Moving beyond stigma and moral ‘disapproval,’ the field must work toward framing drug use as a socially acceptable, non‑moralized human behavior, investigate the beneficial functions of consumption, and confront its own ideological dependencies. Like a successful treatment program, drug use and addiction science must undergo its own rehabilitation—serving health, justice, and scientific integrity.”

Du simple au complexe | Pas de commentaires


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