Après nous avoir appuyés pendant plus de dix ans, des resserrements budgétaires ont forcé l'INSMT à interrompre le financement du Cerveau à tous les niveaux le 31 mars 2013.

Malgré tous nos efforts (et malgré la reconnaissance de notre travail par les organismes approchés), nous ne sommes pas parvenus à trouver de nouvelles sources de financement. Nous nous voyons contraints de nous en remettre aux dons de nos lecteurs et lectrices pour continuer de mettre à jour et d'alimenter en contenu le blogue et le site.

Soyez assurés que nous faisons le maximum pour poursuivre notre mission de vulgarisation des neurosciences dans l'esprit premier d'internet, c'est-à-dire dans un souci de partage de l'information, gratuit et sans publicité.

En vous remerciant chaleureusement de votre soutien, qu'il soit moral ou monétaire,

Bruno Dubuc, Patrick Robert, Denis Paquet et Al Daigen






lundi, 3 novembre 2025
Des références de 2025 dans un livre publié en… 2024 !

L’avantage à avoir mis les quelques 2800 références de mon livre « Notre cerveau à tous les niveaux. Du Big Bang à la conscience sociale » sur le site web qui l’accompagne, c’est que je peux en ajouter de nouvelles après la publication du bouquin. C’est ainsi qu’on y retrouve déjà une trentaine de références 2025 dans un livre publié en… 2024 ! Comme chaque lien est cliquable et ouvre directement l’article scientifique cité en référence, ça permet d’offrir aux gens qui veulent creuser davantage un sujet de le faire facilement tout en consultant pour certains sujets des sources très récentes, postérieures donc à la publication de l’ouvrage. Mon seul défi est de trouver dans le livre un « point d’ancrage », autrement dit un numéro de référence, qui permet d’arrimer la nouvelle référence de manière pertinente. Parfois c’est évident, parfois moins. Je vous donne trois exemples.

Le premier article s’intitule Predictive coding for social perception: Complex interactions across space and time (2025). Il présente un numéro de la revue Neuroscience & Biobehavioral Reviews qui aborde la question des mécanismes cérébraux sous-jacents à nos interactions sociales et à notre compréhension des autres. Et comment le grand cadre théorique du « cerveau prédictif » peut être appliqué pour comprendre les actions et les émotions des autres. Or à la 9e rencontre, à la page 369 dans le livre, on trouve ce passage :

« Ces résultats ont été obte­nus avec des méthodes d’« hyperscanning », c’est-à-dire quand on enregistre en même temps l’activité cérébrale de deux personnes en inte­raction sociale. Ça se fait depuis le début des années 2000 et j’en ai parlé dans mon blogue. Ça a permis de montrer aussi que plus l’interac­tion est coopérative entre deux individus, plus la synchronisation de leurs cerveaux sera grande30. »

La référence numéro 30 de ce passage était donc l’endroit tout désigné pour ajouter cette référence où d’autres liens impliquant des études d’hyperscanning se trouvaient déjà.

Parfois, c’est cependant moins facile de trouver un bon « crochet » pour ajouter une nouvelle référence. C’est le cas pour l’article Cerveau : comment ressentons-nous le temps ? (2025), qui retrace l’histoire de la quête des mécanismes cérébraux derrière notre perception du temps, parce que je n’aborde pas directement cette question dans mon livre. L’un des mécanismes suggérés dans l’article implique les « cellules de grilles » que j’aborde dans le livre à la 6e rencontre, mais que je n’avais pas de numéros de références à la fin d’une phrase digne d’intérêt sur ce sujet. C’est pourquoi j’ai opté pour la référence 49 de la page 240 où je parle, dans un bref passage, des ondes cérébrales de type alpha qui ont eu un rôle historique important à jouer dans cette histoire :

Par exemple, Hans Berger, l’inventeur de l’EEG, avait d’abord observé des rythmes de 8 à 12 Hz dans la région occipitale de la tête de ses sujets quand ils étaient tranquilles avec les yeux clos49.

Un dernier exemple enfin, surtout pour vous signaler la réflexion essentielle qu’a publié Jean-Sébastien Fallu, chercheur en toxicomanie à l’université de Montréal, il y a quelques mois. L’article trouve naturellement sa place à la référence 42 de la 1ère rencontre, page 46, quand j’écris au sujet de la pandémie de Covid-19 :

Je pense par exemple ici aux mesures sanitaires discriminatoires, comme le couvre-feu41 ou le passeport vaccinal (B9), qui ont stigmatisé des populations déjà souvent marginalisées42 et dont l’efficacité était très peu appuyée par la science43.

L’article s’intitule Addiction Science Needs Rehab (2025) et je vous laisse avec son résumé pour vous donner un avant-goût de l’importance capitale de cette réflexion :

“The science of drug use and addiction faces a profound crisis of credibility. Long shaped by moralism, puritanism, and structural biases, the field remains entangled in ideological, epistemic, and epistemological blind spots. It continues to exaggerate substance‑related harms, ignore potential benefits, and rely on stigmatizing, imprecise concepts such as “street drugs,” “hard drugs, and “deaths of despair.” This moralizing and pathologizing lens obscures the social, cultural, and hedonic dimensions of use, undermines scientific understanding, and fuels policies that stigmatize rather than protect. The persistence of the brain disease model (BDM) illustrates this reductionism: while it frames addiction as a chronic brain disorder, it neglects the social determinants of use, reinforces stigma, and justifies coercive interventions disproportionately affecting marginalized populations. Evidence shows that most drug use is episodic, transient, and non‑problematic, yet public health discourse continues to favor alarmist messaging and punitive logic over nuanced, evidence‑based approaches. This article calls for an emancipatory science of drug use and addiction—one that embraces scientific neutrality, clarifies language and concepts, acknowledges the diversity of uses, and meaningfully involves people with lived and living experience. Moving beyond stigma and moral ‘disapproval,’ the field must work toward framing drug use as a socially acceptable, non‑moralized human behavior, investigate the beneficial functions of consumption, and confront its own ideological dependencies. Like a successful treatment program, drug use and addiction science must undergo its own rehabilitation—serving health, justice, and scientific integrity.”

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lundi, 27 octobre 2025
Ne surtout pas voter Ensemble Montréal, mais encore ? Petit dialogue sur les élections municipales.

Il y a quelques jours, Yvon D. Ranger, mon camarade et co-auteur de « Notre cerveau à tous les niveaux. Du Big Bang à la conscience sociale », m’a invité à prendre une bière à son bar préféré, les Sans-Taverne, au Bâtiment 7, à Montréal. À l’approche des élections municipales dans une semaine, il voulait « me jaser » un peu. Comme à l’été 2022, j’ai pris avec moi, un peu par réflexe, ma petite enregistreuse. Voici donc une version condensée du verbatim de notre échange qui essaie d’aller à l’essentiel…

 

* * *

Yvon D. Ranger (YDR) : Pis, tu vas voter pour qui ?

Bruno Dubuc (BD) : Luc Rabouin et Projet Montréal. Toi ?

YDR : J’sais pas. J’dois faire partie du 37% des « indécis / ne voteras pas » du dernier sondage. (suite…)

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lundi, 20 octobre 2025
8e rencontre du club de lecture de « Notre cerveau à tous les niveaux » : comment on peut faire tant de choses sans y penser ?

Choisir son linge le matin, préparer le petit déjeuner, répondre en priorité à tel ou tel courriel, trouver une place pour barrer son vélo, s’assoir à une table libre dans un bar, commander une bière, sortir son carnet pour noter quelque chose : vous êtes-vous déjà demandé comment on fait pour prendre toutes ces petites décisions au quotidien sans pratiquement y penser? Peut-être pas, parce qu’on est par définition pas conscient de… tout ce dont on n’est pas conscient ! C’est avec ce genre de question aussi concrète que troublante qu’on va aborder demain soir, mardi le 21 octobre à 19h au bar La Cale (6839 Rue St-Hubert, Montréal) la 8e rencontre des clubs de lecture de Notre cerveau à tous les niveaux, mon livre publié il y a un an maintenant chez Écosociété. À partir de là, on va vite se rendre compte que l’environnement nous suggère continuellement des opportunités d’action auxquelles notre cerveau va se préparer. Cela nous mènera, à travers le « merveilleux monde des simulations mentales », à découvrir à quel point notre cerveau est un organe proactif toujours à l’affût de la meilleure chose à faire. Que c’est, pour le dire vite, une machine à faire des prédictions ! (suite…)

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mardi, 14 octobre 2025
8e rencontre du club de lecture de « Notre cerveau à tous les niveaux » : Prédire et simuler le monde pour décider quoi faire

C’est déjà mardi prochain le 21 octobre qu’aura lieu la 8e rencontre du club de lecture de « Notre cerveau à tous les niveaux. Du Big Bang à la conscience sociale », à 19h, à La Cale – pub zéro déchet, 6839 Rue St-Hubert à Montréal (métro Jean-Talon ou Beaubien). Organisée comme toujours dans le cadre de l’UPop Montréal, cette rencontre s’intitule « Prédire et simuler le monde pour décider quoi faire » et se présente ainsi :

Ayant compris que c’est en agissant que notre cerveau-corps fait émerger son monde de sens, on se demandera comment il décide à tout moment de faire telle ou telle action. On verra que l’environnement dans lequel on se trouve nous suggère constamment des opportunités d’action ou affordances, lesquelles vont avoir une grande importance dans le choix de nos comportements. Tellement, qu’on va parler d’un tournant pragmatique en sciences cognitives en ce qui concerne notre compréhension de la prise de décision. En particulier pour la prise de décision rapide, celle de tous ces choix que nous faisons à longueur de journée sans y penser. On entrera ainsi dans le vaste monde des simulations mentales, ce qui nous amènera à voir le cerveau comme une machine à faire des prédictions. Et après avoir donné un aperçu de ce que c’est au juste, l’attention, on élargira le cadre explicatif pour montrer que l’attention, l’imagination et la compréhension s’éclairent sous un jour nouveau à la lumière du cerveau prédictif.

(suite…)

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mardi, 7 octobre 2025
Quelques souvenirs du salon du livre de la péninsule acadienne !

Désolé de ne pas pouvoir écrire de billet cette semaine mais je suis revenu très tard hier soir de Shippagan où j’ai eu une semaine bien chargée et riche en rencontres de toutes sortes au salon du livre de la péninsule acadienne. Un super salon qui termine fort bien cette année de promotion de mon livre lancé le 3 octobre 2024. Donc merci à tous les gens qui ont rendu possible ce voyage inoubliable, et je vous dis à la semaine prochaine en vous collant rapidement quelques bons souvenirs ci-dessus !

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