Après nous avoir appuyés pendant plus de dix ans, des resserrements budgétaires ont forcé l'INSMT à interrompre le financement du Cerveau à tous les niveaux le 31 mars 2013.

Malgré tous nos efforts (et malgré la reconnaissance de notre travail par les organismes approchés), nous ne sommes pas parvenus à trouver de nouvelles sources de financement. Nous nous voyons contraints de nous en remettre aux dons de nos lecteurs et lectrices pour continuer de mettre à jour et d'alimenter en contenu le blogue et le site.

Soyez assurés que nous faisons le maximum pour poursuivre notre mission de vulgarisation des neurosciences dans l'esprit premier d'internet, c'est-à-dire dans un souci de partage de l'information, gratuit et sans publicité.

En vous remerciant chaleureusement de votre soutien, qu'il soit moral ou monétaire,

Bruno Dubuc, Patrick Robert, Denis Paquet et Al Daigen






lundi, 9 mai 2022
La vision du chien, et la mienne de mon travail

Juste avant d’entrer dans le sujet d’aujourd’hui qui traite de la vision des chiens, je voudrais juste dire quelques mots sur ma vision de la pérennité de mes activités de vulgarisateur scientifique des sciences cognitives autour du site et du blogue du Cerveau à tous les niveaux.

Je viens de faire la mise à jour annuelle des dons reçu sur le site (voir sous le thermomètre dans la colonne à droite) et j’en profite pour remercier toutes les personnes qui ont soutenu ce travail au fil des ans, que ce soit avec vos bons mots ou avec vos dons qui me permettent de continuer d’écrire ces billets de blogue hebdomadaires depuis près de 12 ans maintenant. J’attire aussi votre attention sur les conférences sur les neurosciences que je propose aux étudiant.es et au grand public, ainsi que mes séries de cours offerts à l’Université du troisième âge ou en formation continue aux profs de cégep.

Ces deux activités, blogue et conférences, constituent pas mal mes uniques sources de revenu, outre l’aide gouvernementale des deux dernières années pour compenser la quasi absence de contrats à cause des mesures sanitaires dans les écoles. C’est pourquoi, comme je vous en fais part mensuellement dans ce blogue depuis janvier, je me suis lancé dans l’écriture d’un gros livre qui est un peu une synthèse de ce que mon travail de vulgarisateur des neurosciences m’a permis de comprendre depuis une vingtaine d’années, c’est-à-dire depuis le début de l’aventure du site web Le cerveau à tous les niveaux.

Alors voilà, en attendant ce livre qui ne sera sans doute pas dans les rayons avant que la Terre n’ait fait un autre tour autour du Soleil, si jamais vous avez quelques écus qui alourdissent un peu trop vos poches, vous pouvez vous alléger en les envoyant ici. Cela va contribuer autant au blogue qu’au livre, en aidant son auteur à payer son loyer et son épicerie !  😉

* * *

Le site web « Dog VISION » réussit le tour de force de nous donner une idée de la façon dont les chiens voient le monde. Car chaque espèce animale possède un corps avec ses systèmes sensoriels particuliers et c’est à travers ce prisme qu’il appréhende non pas LE monde mais SON monde. C’est tout l’aspect relationnel entre un corps et son environnement que des gens comme James Gibson (p.26-34) ou Francisco Varela (p.191) ont développé dans les années 1970-80 à partir des travaux pionnier d’un Jakob von Uexküll et de son livre phare Milieu animal et milieu humain publié en 1934. Tous ces biologiste, psychologues ou philosophes (je pense au fameux article « Quel effet ça fait d’être une chauve-souris ? » de Thomas Nagel), nous ont mis en garde contre la tentation facile d’attribuer aux autres espèces animales le même rapport au monde que le nôtre. Varela, qui a beaucoup étudié la perception des couleurs par exemple, aimait à dire que chaque espèce « vit dans son espace chromatique » et que celui-ci, loin d’être toujours optimal, s’est avéré dans le cas d’une espèce donnée simplement suffisant pour assurer sa survie jusqu’à aujourd’hui.

On peut le constater de manière spectaculaire avec le site Dog VISION qui montre à quel point la vision du chien est moins bonne que la nôtre. En tant que primate, on est d’abord trichromate, ce qui veut dire qu’on a 3 types de cônes différents dans notre rétine sensibles chacun à une fenêtre de longueur d’onde du visible (le rouge, le vert et le bleu). Le chien, lui, n’en a que deux types : le jaune (qui couvre en fait notre rouge et notre vert, et le bleu). Il ne discrimine donc pas le rouge, le jaune et le vert s’ils sont de la même intensité, mais les distinguera un peu en termes de différents tons de jaune-gris si leur intensité (le « brightness », en anglais) diffère.

L’autre caractéristique visuelle très distinctive par rapport à nous, c’est leur acuité visuelle : elle est de 4 à 8 fois moins bonne que la nôtre, selon les espèces. À titre de comparaison, l’acuité visuelle des rapaces, l’une des plus performantes du monde animal, est de 2 à 8 fois meilleure que la nôtre selon les paramètres pris en compte et les espèces.

Mais la page la plus surprenante de Dog VISION est certainement celle où l’on peut télécharger une image de notre choix (sur le web ou dans notre ordinateur) et la « voir » comme la verrait un chien ! Essayer avec quelques-unes de vos images préférées. Vous apprécierez sans doute davantage notre vision humaine après…

Les détecteurs sensoriels | Pas de commentaires


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