lundi, 20 septembre 2021
L’influence de notre biologie sur nos affinités politiques
Si vous mettez un rat dans une nouvelle cage, il va d’abord avoir peur et rester dans son coin un instant pour voir s’il n’y aurait pas de prédateurs dans les parages. Au bout d’un moment, si tout semble beau, il va se mettre à explorer la cage parce qu’il a un corps à maintenir en vie et que cet impératif le force à explorer son environnement pour trouver ses ressources. Depuis les tout début de la vie, les organismes vivants sont constamment partagés entre les deux mêmes grandes forces qui œuvrent à la conservation de leur structure : la curiosité qui pousse à l’exploration, à la recherche nouvelles ressources d’une part; et d’autre part la prudence et la peur pour éviter les menaces et les dangers. Il y a là un lien avec ce qu’on appelle, dans notre espèce, la politique. En cette journée d’élection au Canada, j’aimerais rappeler quelques études sur les bases biologiques des deux grandes idéologies politiques qui s’opposent plus ou moins tout le temps dans tous les pays et à tous les niveaux de gouvernement, l’idéologie progressiste, ou « libérale » dans le sens général du terme, et l’idéologie conservatrice. (suite…)
De la pensée au langage, Le bricolage de l'évolution | Comments Closed
mardi, 13 mars 2018
La biologie cérébrale a son mot à dire dans nos allégeances politiques
Un peu plus d’un an après l’élection de Donald Trump aux États-Unis et ses prises de positions souvent plus conservatrices que celle de son propre parti notamment sur l’immigration, et quelques jours après l’élection de Doug Ford à la tête du parti « progressiste » conservateur de l’Ontario, au Canada (une course à la chefferie où même le droit à l’avortement a été remis en question), je découvre le livre de John Bargh « Before You Know It: The Unconscious Reasons We Do What We Do », publié l’automne dernier.
Bargh est l’un des psychologues qui a grandement contribué à mettre en évidence l’importance insoupçonnée des mécanismes inconscients qui gouvernent nos comportements conscients. Ceux-ci, souvent bien enrobés de justifications apparemment rationnelles et logiques, dépendraient plus qu’on ne le pense d’instincts ayant rapport à la survie de l’organisme, comme la peur qui permet d’éviter les dangers. Des motivations évolutivement très anciennes et donc profondément enfouies en nous, mais qui pourraient influencer des comportements plus « modernes » comme nos allégeances politiques.
Or s’il est une corrélation bien établie dans ce domaine, c’est bien justement entre la peur et le fait de voter conservateur ! (suite…)
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lundi, 8 août 2011
Quand la peur nous fait réagir en conservateur
Paul Nail et ses collègues de l’Université de Central Arkansas ont réalisé une série de trois expériences qui met en lumière comment un contexte psychologiquement menaçant peut infléchir une pensée habituellement libérale vers une position plus conservatrice. Les adjectifs “libérale” et “conservatrice” sont à prendre ici dans le sens général où le premier décrit une attitude d’ouverture, d’empathie, de communication et de justice sociale alors que le second met l’emphase sur la tradition, l’ordre, l’autorité et la discipline. (suite…)
Que d'émotions! | 6 commentaires »