Après nous avoir appuyés pendant plus de dix ans, des resserrements budgétaires ont forcé l'INSMT à interrompre le financement du Cerveau à tous les niveaux le 31 mars 2013.

Malgré tous nos efforts (et malgré la reconnaissance de notre travail par les organismes approchés), nous ne sommes pas parvenus à trouver de nouvelles sources de financement. Nous nous voyons contraints de nous en remettre aux dons de nos lecteurs et lectrices pour continuer de mettre à jour et d'alimenter en contenu le blogue et le site.

Soyez assurés que nous faisons le maximum pour poursuivre notre mission de vulgarisation des neurosciences dans l'esprit premier d'internet, c'est-à-dire dans un souci de partage de l'information, gratuit et sans publicité.

En vous remerciant chaleureusement de votre soutien, qu'il soit moral ou monétaire,

Bruno Dubuc, Patrick Robert, Denis Paquet et Al Daigen






mardi, 27 février 2018
Les traces neuronales de nos souvenirs conceptuels

Quelle est la trace matérielle de nos souvenirs dans notre cerveau ? Voilà une question qui a fait couler beaucoup d’encre. La réponse dépend du niveau d’organisation que l’on considère. Par exemple, nos connexions nerveuses (ou synapses) sont extrêmement plastiques et dynamiques, il n’y a plus de doute là-dessus. Les travaux de Cirelli et Tononi sur le sommeil ont par exemple montré que durant la journée, nos diverses interactions avec le monde font augmenter non seulement le nombre de récepteurs au glutamate dans les synapses excitatrices du cortex, mais que la surface même du bout de l’axone et de l’épine dendritique qui se font face (mais sans se toucher) augmenterait d’environ 20%. Et l’inverse se produirait durant la nuit, c’est-à-dire une diminution d’environ 20% de la surface synaptique chez pratiquement toutes nos synapses (sauf peut-être celles des souvenirs marquants de la journée qui, elles, ne diminueraient pas, mais ce n’est pas le sujet d’aujourd’hui… plutôt celui d’un épisode récent de Sur les épaules de Darwin).

Car ce dont je voudrais vous parler dans ce billet, c’est de deux théories un peu rivales qui coexistent depuis plusieurs années en ce qui concerne la trace mnésique à un niveau plus élevé que celui de la synapse, celui de l’assemblée de neurones, pour reprendre l’expression consacrée de Donald Hebb. (suite…)

Au coeur de la mémoire | Comments Closed


lundi, 23 janvier 2017
Métaphores sur le cerveau et sa complexité

Comme je l’écrivais la semaine dernière, mon gagne-pain consiste, depuis l’arrêt du financement de ce site, à tenter d’expliquer la complexité du cerveau à de véritables cerveaux réunis devant moi… Mais j’ai beau rappeler constamment que l’on a tous, entre les deux oreilles, un exemplaire unique de l’objet le plus complexe de l’univers connu, cela ne rend pas pour autant tangible ce qu’est cette fameuse complexité. Il faut donc que je me creuse les synapses pour trouver des analogies susceptibles de rendre le vertige inhérent aux combinatoires astronomiques de nos connexions nerveuses. (suite…)

Du simple au complexe | Comments Closed


lundi, 17 août 2015
Une représentation 3D à l’échelle du nanomètre du cortex de souris

En mai dernier, j’ai fait deux randonnées pédestres au mont Royal à Montréal en présentant celui-ci comme un modèle à grande échelle de la « forêt de neurones » que constitue notre cerveau. L’analogie n’était pas nouvelle, mais le fait d’observer les branches des arbres s’entrecroiser comme si c’était des axones et des dendrites donnait une petite « valeur ajoutée » à la métaphore. Dans la partie la plus dense de la forêt, on en venait même à se demander si voir chaque bourgeon qui s’ouvrait comme des épines dendritiques recevant autant de connexions des branches qui l’entouraient n’était pas un peu exagéré.

À la lumière des dernières images produites par l’équipe de Jeff Lichtman et Narayanan Kasthuri (voir les deux premiers liens ci-dessous), on serait plutôt porté à se trouver un peu naïf tellement la complexité de la connectivité cérébrale dépasse, et de loin, celle de des arbres d’une forêt, aussi dense soit-elle ! (suite…)

Du simple au complexe | Comments Closed


lundi, 15 septembre 2014
Des synapses microscopiques et des microscopes gigantesques

Il existe de plus en plus de cours en ligne donnés gratuitement par de prestigieuses universités, notamment sur divers aspects des sciences cognitives. C’est le cas du cours « The fundamentals of neuroscience » de l’université Harvard qui vient de débuter ce mois-ci (voir le premier lien ci-bas). (suite…)

Du simple au complexe | Comments Closed


lundi, 14 janvier 2013
La synapse tripartite mise à mal

Si une discipline scientifique n’est que la somme des meilleurs modèles du moment, cela veut dire que certains de ceux-ci sont à l’occasion remis en question. En neurosciences, cela s’est produit à maintes reprises durant les dernières décennies, indice que ce domaine de recherche est très actif. On n’a qu’à penser à la neurogenèse, pour ne citer qu’un exemple, qui est venue réduire à néant le dogme voulant que l’on naisse avec notre stock de neurones et qu’on ne fait qu’en perdre le reste de notre vie.

Tout récemment, un autre modèle généralement bien accepté a pris un dur coup, celui de la synapse tripartite. Et ce qui est plutôt ironique ici, c’est que ce modèle de transmission synaptique mettant à contribution les cellules gliales était lui-même né du renversement d’un autre vieux dogme, celui où les neurones étaient considérés comme les seuls à participer à la communication nerveuse dans le cerveau, les cellules gliales ne jouant qu’un rôle de nutrition ou de soutien.

Mais il semble que l’on ait un peu surestimé ce que certains ont appelé la « gliotransmission », du moins chez l’adulte. (suite…)

Du simple au complexe | 3 commentaires »