Après nous avoir appuyés pendant plus de dix ans, des resserrements budgétaires ont forcé l'INSMT à interrompre le financement du Cerveau à tous les niveaux le 31 mars 2013.

Malgré tous nos efforts (et malgré la reconnaissance de notre travail par les organismes approchés), nous ne sommes pas parvenus à trouver de nouvelles sources de financement. Nous nous voyons contraints de nous en remettre aux dons de nos lecteurs et lectrices pour continuer de mettre à jour et d'alimenter en contenu le blogue et le site.

Soyez assurés que nous faisons le maximum pour poursuivre notre mission de vulgarisation des neurosciences dans l'esprit premier d'internet, c'est-à-dire dans un souci de partage de l'information, gratuit et sans publicité.

En vous remerciant chaleureusement de votre soutien, qu'il soit moral ou monétaire,

Bruno Dubuc, Patrick Robert, Denis Paquet et Al Daigen






mardi, 28 novembre 2017
« Intelligence artificielle » : périls (déjà) en la demeure ?

Samedi dernier la docteure Marie-Claude Goulet publiait dans le journal Le Devoir un article intitulé « Les menaces technicistes de l’intelligence artificielle ». En s’inspirant du livre « Cerveau augmenté, homme diminué ? » du philosophe et clinicien Miguel Benasayag, elle soulevait certaines questions sur la place de plus en plus grande qu’occupe dans nos sociétés ce qu’on appelle « l’intelligence artificielle ». Cette longue tradition de recherche en informatique a connu depuis quelques années des avancées importantes grâce aux techniques de l’apprentissage profond (« deep learning », en anglais).

Pour le dire très vite, on parle ici de machines dont la structure est inspirée de notre cerveau (des réseaux de neurones, mais ici virtuels) et qui sont capables d’apprendre suite à des entraînements répétés au lieu d’être programmés par des humains. (suite…)

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mardi, 21 novembre 2017
La science, comme la philosophie antique, doit se mettre au service de « la vie bonne »

Francisco Varela, William Irwin Thompson et Evan Thompson. Menerbes, Provence, 1997.

Ayant maintenant terminé ma série de billets publiés les mardis sur mes cours à l’Université du troisième âge donnés cet automne, je reprends aujourd’hui mes publications sur divers sujets. Mais je vais dorénavant, pour diverses raisons trop longues à expliquer ici, continuer à les mettre en ligne le mardi (au lieu du traditionnel lundi).

Je voudrais donc dire quelques mots cette semaine sur le rôle social de la science. En particulier sur l’implication politique des scientifiques (et des journalistes scientifiques) sur les enjeux sociaux d’importance. Que peuvent-ils et que doivent-ils dire ? Et quand le dire ? Tout le temps ? Particulièrement lors d’une campagne électorale ? Au point d’appuyer ouvertement un parti et pas un autre ?

Je vous donne mon humble avis là-dessus à la fin de ce billet. Mais d’abord, deux beaux hasards survenus tout récemment et qui éclairent ma position. (suite…)

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mardi, 14 novembre 2017
Nous sommes aveugles à bien des causes de nos choix conscients

Comme je l’ai présenté ici le 11 septembre dernier, voici le résumé d’un aspect de mon dernier cours #8 de l’université du troisième âge (UTA) que j’ai donné hier à St-Bruno et mercredi dernier à Longueuil.

Quand on demandait à Henri Laborit, qui à l’instar de bien d’autres neuroscientifiques contemporains n’accordait pas une grande place au libre arbitre dans la genèse de nos comportements, comment il expliquait le fait que nous ressentions malgré tout très fort cette sensation de liberté, il répondait (dans Éloge de la fuite, p.72) :

«La sensation fallacieuse de liberté s’explique du fait que ce qui conditionne notre action est généralement du domaine de l’inconscient, [ l’inconscient « cognitif », i.e. l’automatisation de nos comportements] et que par contre le discours logique est, lui, du domaine du conscient.

C’est ce discours, logique et conscient qui nous permet de croire au libre choix.»

Cette déconnexion évoquée par Laborit entre notre discours conscient et les motifs inconscients à l’origine de nos comportements peut sembler un peu exagérée. Pourtant, plusieurs expériences ont montré depuis qu’elle est probablement très fréquente dans nos vies de tous les jours. (suite…)

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mardi, 7 novembre 2017
Le contrôle inhibiteur : une fonction exécutive bien pratique

Comme je l’ai présenté ici le 11 septembre dernier, voici le résumé d’un aspect de mon cours #7 de l’université du troisième âge (UTA) que j’ai donné hier à St-Bruno et mercredi dernier à Longueuil.

Ce cours s’ouvrait sur un bref aperçu de certaines de nos capacités cognitives souvent appelées « fonctions exécutives ». Il s’agit d’une famille de processus mentaux variés et typiquement « top down », c’est-à-dire partant d’une motivation intrinsèque plutôt qu’initiés par des stimuli en provenance de l’environnement. Les fonctions exécutives permettent, en gros, d’ajuster son comportement et ses objectifs en fonctions de demandes souvent imprévues ou qui nécessitent de « sortir des sentiers battus » ou « to think outside the box », comme on le dit en anglais.

On a l’habitude d’y inclure des processus généraux comme la mémoire de travail, la flexibilité cognitive ou le contrôle inhibiteur. (suite…)

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