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lundi, 18 juillet 2016
Nos capacités mathématiques ne dépendraient pas du langage

C’est l’été et, je l’espère, vous profitez du beau temps. Moi aussi, en plus de préparer un cours pour l’automne qui aura des échos sur ce blogue. Deux bonnes raisons, donc, pour faire court avec le sujet d’aujourd’hui ! Je l’ai trouvé sur le blogue de Deric Bownds (voir dans la marge de gauche) qui se contente souvent d’afficher le résumé de l’article (« Abstract ») quand il est clair et explicite comme celui de l’étude de Marie Amalric et Stanislas Dehaene dont il sera question ici (sauf que Bownds, lui, signale une bonne étude par JOUR !).

Tellement clair et explicite que je vais me contenter grosso modo de le traduire en y incorporant un ou deux éléments de cet autre type de résumé qui accompagne maintenant plusieurs articles, sa signification dans le domaine en question (« Significance »).

Il y aurait donc un débat de longue date sur l’origine des capacités du cerveau humain pour les mathématiques. Certaines théories suggèrent qu’elles s’appuient sur des circuits cérébraux anciens ayant évolué pour traiter les nombres et l’espace, tandis que d’autres postulent que ces capacités mathématiques font appel à nos compétences langagières.

Pour tenter de trancher la question, Amalric et Dehaene ont scanné le cerveau de mathématiciens professionnels et de non mathématiciens de niveau académiques comparables pendant qu’ils évaluaient la véracité de propositions mathématiques tant en algèbre, en analyse, en topologie qu’en géométrie. Ils ont alors observé chez les mathématiciens professionnels seulement une activation bilatérale de plusieurs régions cérébrales (frontales, intrapariétales et temporales ventrolatérales). Fait remarquable, ces régions sont les mêmes qui sont activées quand les mathématiciens ou même les non mathématiciens reconnaissent simplement des nombres ou les manipulent mentalement.

Par ailleurs, aucune activation significative des aires classiques du langage ou des connaissances sémantiques générales n’a été observée chez les mathématiciens professionnels lorsqu’ils évaluaient les différentes propositions mathématiques.

Prises dans leur ensemble, ces observations suggèrent que la pensée mathématique de haut niveau recrute des circuits ayant évolué pour appréhender l’espace et les nombres, tout en ayant très peu à voir avec les aires cérébrales associées au langage. Elles pourraient aussi expliquer pourquoi la maîtrise des nombres et de l’espace durant la petite enfance est un bon indicateur de la maîtrise des mathématiques plus tard dans la vie adulte.

a_lien Origins of the brain networks for advanced mathematics in expert mathematicians

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