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lundi, 16 juillet 2012
Mémoriser : les « pourquoi » et les « comment »

Que répond une spécialiste de l’éducation comme Hélène Trocmé-Fabre quand on lui demande d’écrire un article sur le thème de la mémorisation ? Qu’elle le fera volontiers si, d’une part, on utilise plutôt le verbe « mémoriser » et, d’autre part, qu’une vingtaine de lecteurs acceptent de répondre à 5 questions toutes simples sur leurs représentations de l’acte de mémoriser.

Cela donne la fascinante réflexion ci-bas publiée dans le dossier « Aider à mémoriser » des Cahiers Pédagogiques en juin 2009. L’auteure puise d’abord dans la biologie du vivant, citant Francisco Varela au passage, pour nous rappeler que, depuis la première cellule, « tout y est reliance, connectivité et émergence ». Puis elle glisse naturellement vers la neurobiologie, évoquant le nombre astronomique de combinatoires possibles entre nos 85 milliards de neurones, et rappelant que « la sélectivité est donc une capacité-clé de notre vie cognitive ».

Elle passe ensuite au crible les réponses aux questions recueillies en les mettant en parallèle avec les conséquences de cette sélectivité naturelle qui s’inscrit dans le système nerveux de chaque trajectoire humaine. Après avoir fait remarquer que les enfants sont plus prompts sur les « pourquoi » et les adultes sur les « comment », elle considère tout de même quelques « pourquoi » récurrents d’adulte, comme « pourquoi oublions-nous ? » ou « pourquoi je n’ai pas de souvenirs personnels avant ma dixième année ? ».

Ce qui rend les pistes de réponse de Trocmé-Fabre particulièrement intéressantes, c’est qu’on sent qu’elle relie (tiens, tiens…) constamment une riche expérience de terrain aux données actuelles des neurosciences sur le sujet, citant par exemple Jean-Didier Vincent (« la mémoire n’est pas figée, elle se construit en même temps que l’action »), Boris Cyrulnik (« mémoire et émotions sont reliées biologiquement dans notre cerveau limbique« ) ou Gerald Edelman.

Elle conclue en abordant quelques « comment », dont « comment fonctionne la mémoire au niveau neuronal ? » une question qui exige selon elle une réponse systémique, c’est-à-dire une explication à plusieurs niveaux : moléculaire, cellulaire, psychologique, social, etc. Une approche familière au Cerveau à tous les niveaux… qu’elle cite d’ailleurs explicitement comme endroit où sont réunis quelques éléments de réponse !

Un crédit que je peux également lui retourner, ayant testé avec intérêt ses 5 questions avec le mot « cerveau » lors de présentations grand public (p.9) et auprès d’étudiant.e.s du collégial (p.12, 40, 54, 69).

i_lien VOUS AVEZ DIT, VOUS AVEZ PENSÉ… « MÉMORISER » ?

Au coeur de la mémoire | Comments Closed


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