Après nous avoir appuyés pendant plus de dix ans, des resserrements budgétaires ont forcé l'INSMT à interrompre le financement du Cerveau à tous les niveaux le 31 mars 2013.

Malgré tous nos efforts (et malgré la reconnaissance de notre travail par les organismes approchés), nous ne sommes pas parvenus à trouver de nouvelles sources de financement. Nous nous voyons contraints de nous en remettre aux dons de nos lecteurs et lectrices pour continuer de mettre à jour et d'alimenter en contenu le blogue et le site.

Soyez assurés que nous faisons le maximum pour poursuivre notre mission de vulgarisation des neurosciences dans l'esprit premier d'internet, c'est-à-dire dans un souci de partage de l'information, gratuit et sans publicité.

En vous remerciant chaleureusement de votre soutien, qu'il soit moral ou monétaire,

Bruno Dubuc, Patrick Robert, Denis Paquet et Al Daigen






lundi, 16 décembre 2019
Ce qui permettrait au Cerveau à tous les niveaux de continuer sa mission

Ce dernier billet de 2019 (avant les deux semaines de pause du temps des Fêtes) voudrait aborder un sujet délicat que je repousse toujours à plus tard car il m’ennuie, celui du financement de ce site et de ce blogue. Car si j’ai peu d’intérêt pour tout ce qui touche à l’argent, il demeure difficile de l’ignorer complètement dans le système économique actuel. En clair, je dois assumer comme tout le monde mes frais de subsistance (et ceux de mon garçon)!

Or le travail que j’ai choisi (si tant est que l’on choisit réellement quoi que ce soit, étant souvent aveugles à bien des causes de nos choix conscients) consiste à rendre accessible au plus grand nombre les connaissances actuelles sur le fonctionnement de leur système nerveux dans l’espoir que celles-ci améliorent leur qualité de vie et leur bien-être (comme ce fut en tout cas le cas pour moi). Ce n’est pas et ce ne sera donc jamais une « entreprise rentable » puisque ces connaissances ne sont pas monnayables. Pas plus que ne le sont d’ailleurs tous les autres savoirs encyclopédiques communs de l’humanité, ceux qu’on retrouve aujourd’hui sur Wikipédia, par exemple.

Je ne mentionne pas pour rien cette fabuleuse initiative de travail collectif, sans pub et sans but lucratif. Il y a quelques semaines, lors d’une de mes fréquentes visites sur ce site, le message suivant m’est apparu en haut de la page :

“DEAR WIKIPEDIA READERS, We’ll get right to it: This week we ask our readers to help us. To protect our independence, we’ll never run ads. We survive on donations averaging about $15. Only a tiny portion of our readers give. If everyone reading this right now gave $3, our fundraiser would be done within an hour. That’s right, the price of a cup of coffee is all we need. […]. Thank you. »

Utilisant Wikipédia pratiquement tous les jours, je n’ai pas pu m’empêcher de répondre favorablement à leur appel. Comme je suis pauvre (et même si je ne bois pas de café!), je leur ai donné 3$…  Et comme je pensais déjà à ce billet d’aujourd’hui qu’il me faudrait bientôt écrire, je me suis mis à voir des analogies entre Wikipédia et ma façon d’aborder mon travail de vulgarisateur des neurosciences. Loin de moi l’idée de me considérer comme le « Wikipédia du cerveau », mais force est d’admettre que des sites et des blogues comme le mien, en anglais et en français, il n’en pleut pas des tonnes sur Internet ! (en fait, quand on tape « cerveau » ou « le cerveau » dans Google, les 2 premiers résultats sont généralement Wikipédia et les deux suivants… le Cerveau à tous les niveaux !)

Et c’est bien entendu l’idée de gratuité (et de Copyleft) que je chéris particulièrement comme la célèbre encyclopédie en ligne. Car il a toujours été impensable pour moi que le manque d’argent puisse être un frein à quiconque veut mieux se comprendre. C’est pourquoi j’ai toujours refusé de rendre payant ce site ou quelques sections « premium pour abonnés » que ce soit. J’ai un peu la même philosophie pour mon travail de conférencier où je n’ai pas de tarifs fixes et prends ce que les institutions peuvent me donner (c’est ma principale source de revenus depuis l’arrêt de mes subventions en 2013 sous le gouvernement fédéral conservateur). Et comme je fais partie du collectif de bénévoles derrière cet autre outil formidable de diffusion des connaissances qu’est l’UPop Montréal, il m’est arrivé très souvent depuis le début de cette aventure il y a dix ans de donner gratuitement (comme c’est toujours le cas à l’UPop) des séries de cours dans les bars et les cafés de ma ville. Et pour souligner la dixième année d’existence de l’UPop Montréal, les habitué.es de ce blogue savent que j’offre (toujours bénévolement) cette année dix séances qui sont un peu la peite synthèse de mon travail des dernières années (petite synthèse qui m’a demandé quand même pas mal de boulot!).

Pour revenir à mon anecdote sur l’appel de dons de Wikipédia, je me suis demandé si je ne pouvais pas, moi aussi, interpeller les gens qui utilisent fréquemment mon site un peu de la même façon. Et ça a donné le pastiche suivant, en québécois s’il-vous-plaît :

« CHERS LECTEURS ET LECTRICES DU CERVEAU À TOUS LES NIVEAUX, On va se dire les vraies affaires : cette semaine je viens vous quêter du cash. La science ne faisant pas bon ménage avec le capitalisme, vous pouvez être sûr qu’il n’y aura jamais une maudite pub sur ce site. Comme rédacteur de ce blogue, je survis grâce à vos dons de 30$ en moyenne. En gros ça me donne environ 50$ par lundi de travail. Quelque chose comme le salaire minimum de 12.50$/heure au Québec actuellement, genre. C’est sûr que c’est juste une minuscule proportion de gens qui viennent sur ce site qui font des dons. Mais si chaque personne qui s’est rendue jusqu’ici aujourd’hui dans la lecture de ce billet crissement plate faisait un don de 3$, je ne serais plus obligé de vous écœurer avec ça le reste de l’année. […] Merci ben gros là, bye. »  😉

J’ajouterais que comparé à Wikipédia qui accumule des réserves importantes (voir aussi en français ici), je suis plutôt en train de gruger dans les miennes depuis plusieurs années maintenant. En effet, après une réponse incroyable en termes de dons l’année ayant suivi l’arrêt total du financement de la production de contenu du site Le cerveau à tous les niveaux par le gouvernement Harper en 2013 (8 000$ reçu en dons cette année-là), les dons s’étaient stabilisés pendant les deux années suivantes à la moitié de cette somme (4 000$) pour ensuite baisser à 2 500$ par année les deux dernières années. Et les projections pour cette année 2019-2020 sont encore un peu en dessous de ce dernier montant. D’où l’appel que je lance aujourd’hui pour tenter de régler mes petits soucis financiers et continuer de pouvoir me concentrer sur ce que j’aime le plus au monde : vous parler de notre cerveau à tous les niveaux !  😉

* * *

Comme à la fin de mon billet de la semaine dernière j’avais évoqué l’idée d’un « échange de cadeau » pour aujourd’hui, je vous offre en contrepartie un « perk » relié à mes cours de l’UPop donnés cet automne (une façon économiquement viable pour moi de tenir ma promesse!). Mon « cadeau » est déjà accessible sur le Web pour les plus débrouillard.es, mais j’ai pensé qu’en regroupant ici les liens pour accéder facilement aux pdf des Power Points de ces 5 séances ainsi qu’aux captations vidéos « Facebook Live » qui ont été archivées pour chacune d’elles, eh bien que ça commencerait à avoir les allures d’un MOOC (pour « massive open online course », ou formation en ligne ouverte à tous) que je vous offrirais pour Noël !

Séance 1 : Le « connais-toi toi-même » de Socrate à l’heure des sciences cognitives

PDF du Power Point de cette séance.

Facebook Live de la séance.

Séance 2 : De la « poussière d’étoile » à la vie : ces bizarreries qui font qu’on est ici aujourd’hui

PDF du Power Point de cette séance.

Facebook Live de la séance.

Séance 3: L’humain découvre la grammaire de base de son système nerveux

PDF du Power Point de cette séance.

Facebook Live de la séance.

Séance 4 : Des circuits de millions de neurones : plaisir, douleur, apprentissage, mémoire

PDF du Power Point de cette séance.

Facebook Live de la séance.

Séance 5 : Cartographier des réseaux de milliards de neurones à l’échelle du cerveau entier

PDF du Power Point de cette séance.

Facebook Live de la séance.

 

Et puis ça permettra aux plus zélé.es d’entre vous de faire du rattrapage pour les séances ratées avant d’amorcer vers la mi-février la suite de cette grande aventure et son parcours en boucle. Sinon on se revoit ici le 6 janvier 2020 pour le début de la 18e année du Cerveau à tous les niveaux. Un projet que j’aurai donc amené « à maturité » et qui envisage l’avenir avec confiance, indépendance financière incluse !  😉

Sur ce, je vous souhaite « santé et sérénité » pour l’année qui vient, et donc de bouger plus que moins !

Du simple au complexe | Comments Closed


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